Publié le Jeudi 23 janvier 2025 à 12h00.

Un vrai statut pour les AESH !

Le 16 janvier, les assistantes d’élèves en situation de handicap (AESH) ont appelé à la mobilisation, notamment par la grève. Un rassemblement s’est tenu près de l’Assemblée nationale pour rappeler le rôle indispensable des invisibiliséEs des écoles et établissements scolaires et pour une réelle politique d’inclusion. 

Le lieu du rassemblement était lié à l’examen d’une proposition de loi des parlementaires visant à créer un corps de fonctionnaires pour les AESH.

L’Éducation nationale manque d’AESH et nombre d’enfants handicapéEs ne sont pas accompagnéEs humainement et pour certainEs excluEs de l’Éducation nationale et privéEs du droit à la scolarité faute de moyens. En cause, les conditions de travail et la rémunération des AESH entraînent un manque ­d’attractivité. Pire, elles font fuir.

Conditions de travail dégradées

Face au manque d’AESH, les conditions de travail de ces personnelLEs ont été encore plus dégradées avec les mesures de mutualisation de moyens humains sur un secteur géographique donné : les PIAL (pôles inclusifs d’accompagnement localisés) puis bientôt les PAS (pôle d’appui à la scolarité) qui réorganisent le travail des AESH. Ces mesures de mutualisation des moyens augmentent le nombre d’élèves suiviEs par unE même AESH et le nombre d’établissements et/ou d’écoles d’affectation pour l’AESH.

Les AESH sont toustes des personnels contractuelLEs qui réclament pour sortir de leur situation précaire la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B. La reconnaissance de leur métier appelle également un droit à la formation initiale et continue, comme l’ensemble des personnelLEs d’enseignement et d’éducation. Elles exigent aussi la suppression des PIAL, des PAS et plus largement la politique de mutualisation des moyens. La fin de ces mesures délétères serait permise grâce à la création de postes d’AESH en nombre, et pour que les postes soient pourvus, par une revalorisation salariale significative. Comme pour les personnelLEs enseignantEs il faut un vivier de remplaçantEs qui n’existe toujours pas, même pour les congés maternité, alors que les AESH sont une profession très féminisée. Le droit à la mobilité n’existe pas non plus pour les AESH.

Encore de nombreux droits à arracher

En 2021, les AESH obtiennent l’instauration d’une grille ­salariale indiciaire. En 2023, iels peuvent recevoir l’indemnité REP/REP+ dans le cadre d’un exercice en éducation prioritaire et peuvent théoriquement obtenir un CDI après trois années de CDD. Les droits à arracher restent nombreux (jours de fractionnement, indemnisation des déplacements, temps d’activités connexes…). Dans le même temps, les gouvernements successifs poursuivent la dégradation de leurs conditions de travail. Des missions supplémentaires d’accompagnement sur le temps périscolaire sont imposées parce que leur ministère de tutelle ne reconnaît pas les 24 h d’accompagnement d’élève comme un temps complet (ce qui est revendiqué).

Une très large intersyndicale a appelé à la mobilisation pour les AESH. Une intersyndicale beaucoup plus réduite a appelé à faire du 16 janvier une date de mobilisation pour les droits des assistantEs d’éducation (AED) qui sont aussi des personnelLEs précaires et aux revendications assez proches de celles des AESH (création d’un corps de fonctionnaires). Tous ces enjeux méritent d’être débattus très largement dans la société mais aussi et surtout de manière interne dans les écoles, établissements et espaces internes aux organisations syndicales, là où s’auto-organise la lutte.

Commission éducation nationale