Dans le monde macronien du « en même temps », la pandémie et ses conséquences économiques fournissent opportunité et prétexte à l’amplification des mesures antisociales et répressives. À quelques jours de la mise en œuvre d’une réforme de l’assurance chômage particulièrement inégalitaire que seule la décision en attente du Conseil d’État semble pouvoir à minima retarder, les attaques sur l’emploi, les conditions de travail se multiplient. Deux secteurs sont particulièrement visés par les projets patronaux de restructuration : l’automobile et l’aéronautique. Deux secteurs clefs pour les transports et déplacements, industriels et personnels, pour lesquels les conséquences de la pandémie pourraient laisser penser que se trouvait l’occasion de changements profonds autour des questions de transports collectifs, d’organisation des territoires, réduisant drastiquement les obligations de déplacements et de transports. En fait le monde d’après que met en œuvre le gouvernement risque de ressembler au monde d’avant, en pire, si les mobilisations ne se développent pas.
Des mobilisations qui doivent s’organiser autour de l’interdiction des licenciements, de la réduction massive du temps de travail, pour des emplois qualifiés pour tous et toutes, loin de l’univers robotisé et informatisé que nous promettent les patrons et leurs actionnaires. Des revendications qui passent par la construction d’un vrai service de transport sécurisé, écologique et humaniste libéré des diktats du profit par l’expropriation et la gestion par les salariéEs et les usagerEs et renvoient à une confrontation politique globale.
Des résistances existent, plombées par des décennies de reculs sociaux et des orientations d’organisations syndicales complices, timorées ou tournées vers de impasses. Cet état des lieux dans deux secteurs devra s’enrichir de ceux d’autres secteurs, notamment à l’occasion des prochaines mobilisations.
Dossier coordonné par Robert Pelletier.