Publié le Dimanche 30 janvier 2011 à 19h35.

Analyse. Marxisme et réformisme

Frédéric Gudéa analyse les mensonges du PS vis-à-vis des classes populaires en se basant sur le texte Marxisme et réformisme de Lénine.Ce texte de Lénine1 est une bonne introduction à l’analyse du programme du PS : « Les marxistes, à la différence des anarchistes, reconnaissent la lutte pour les réformes, c’est-à-dire pour des améliorations dans la situation des opprimés qui laissent, comme par le passé, le pouvoir entre les mains de la classe dominante. Mais, en même temps, les marxistes mènent la lutte la plus énergique contre les réformistes, qui limitent directement ou indirectement aux réformes les aspirations et l’activité des classes opprimées. Le réformisme est une duperie bourgeoise à l’intention des travailleurs, qui resteront toujours des esclaves salariés, malgré des améliorations isolées, aussi longtemps que durera la domination du capitalisme. La bourgeoisie donne les réformes d’une main et les reprend toujours de l’autre ; elle les réduit à néant ou les utilise pour assujettir les travailleurs, pour les scinder en différents groupes afin de perpétuer l’esclavage salarié. C’est pourquoi le réformisme, même lorsqu’il est absolument sincère, devient en fait pour la bourgeoisie un instrument de corruption et d’affaiblissement des travailleurs. L’expérience montre qu’en faisant confiance aux réformistes les travailleurs ont toujours été dupes. Au contraire, si les travailleurs assimilent les découvertes de Marx, c’est-à-dire s’ils prennent conscience du fait que l’esclavage salarié est inévitable aussi longtemps que dure la domination du capitalisme, ils ne se laisseront tromper par aucune réforme bourgeoise. Comprenant que, si le capitalisme est maintenu, les réformes ne peuvent être ni durables ni sérieuses, les opprimés luttent pour les améliorations qu’ils utilisent pour poursuivre une lutte plus déterminée contre l’esclavage salarié. Les réformistes s’efforcent de diviser et de tromper les travailleurs au moyen d’aumônes, de les détourner de la lutte des classes. Les opprimés qui ont compris l’impasse du réformisme utilisent les réformes pour développer et étendre leurs luttes de classe. Plus l’influence des réformistes est forte, et plus les opprimés sont impuissants, plus ils sont sous la coupe de la bourgeoisie, plus il est facile pour celle-ci de réduire à néant les réformes par des subterfuges divers. Les réformistes existent dans tous les pays, car partout, la bourgeoisie cherche à influencer les travailleurs d’une façon ou d’une autre, à en faire des esclaves satisfaits qui renoncent à l’idée de supprimer l’esclavage. Les marxistes ne laissent passer aucune possibilité de réformes et d’utilisation des réformes ; ils les soutiennent et s’appliquent à développer tout dépassement des limites du réformisme, qu’il s’agisse de propagande, d’agitation, ou d’action économique, sociale et politique de masse. En Europe, le réformisme, c’est en pratique le rejet du marxisme et son remplacement par une « politique sociale » bourgeoise. » Les mensonges du PSSelon le PS : « L’entreprise est le lieu principal de création de richesses et un bien social dont toutes les parties prenantes ont chacune leur mot à dire sur les grandes orientations ». D’une phrase, on supprime l’antagonisme des intérêts des salariés et des actionnaires, c’est-à-dire des travailleurs et des capitalistes dans la recherche incessante du profit maximum. Chacun sait pourtant que les entreprises ne vivent qu’aussi longtemps qu’elles produisent pour leurs actionnaires un rendement de 15 % des capitaux investis sinon ils les restructurent, les délocalisent, les vendent ou les ferment. Le PS connaît et dénonce les coupables : « L’emprise croissante de la finance soumet notre économie à la voracité d’une minorité et à la tyrannie du court terme. » Le capitalisme et son horreur économique deviennent un conte à dormir debout où il était une fois… une méchante finance assez puissante pour imposer son affreuse dictature. L’argent, les banquiers et les traders sont les boucs émissaires évidents de la crise du capitalisme. Depuis Marx, nous savons pourtant que l’accroissement sans limite de la plus-value pour produire le profit maximum est la source de la production des richesses, de l’épuisement des ressources naturelles et des crises récurrentes du capitalisme2. L’analyse du capitalisme contemporain par le PS est un tissu de mensonges et de contre-vérités qui justifie des politiques désastreuses pour les travailleurs et les classes populaires comme par exemple le vote des députés PS pour le scandaleux plan grec réclamé par son Premier ministre Papandréou, président de l’Internationale socialiste et financé par l’Union européenne et le FMI présidé par Dominique Strauss-Kahn. Face à la violence des contre-réformes libérales de Sarkozy et Fillon, le réformisme du PS est une impasse politique dangereuse pour les travailleurs et les classes populaires. La critique marxiste du libéralisme et du réformisme défend résolument les intérêts des travailleurs et des classes populaires. Avec Lénine, le marxisme permet de poser aujourd’hui à nouveau la question de la rupture avec le capitalisme. Frédéric Gudéa31. Marxisme et réformisme, Lénine 1913. Œuvres tome 192. Lire Qu’est ce que la capitalisme / Volume 1 : les mystères de la plus-value, Karl Marx, préface de Gérard Mordillat. Demopolis 2010 et Les crises du capitalisme, Karl Marx, préface de Daniel Bensaïd. Demopolis 2009. 3. http://gudea.revolublog.com