Publié le Jeudi 24 novembre 2011 à 12h40.

CPN des 19 et 20 novembre : en campagne pour faire payer la crise aux capitalistes !

Le Conseil politique national (CPN) du NPA s’est tenu dans un contexte bien particulier les 19 et 20 novembre : une aggravation brutale de la crise dans ses différentes manifestations, y compris sa dimension politique en Grèce et au sein de l’Union européenne ; un début de clarification du débat en France, ce qui a été particulièrement le cas sur le nucléaire après l’accord entre Europe Écologie-Les Verts et le PS.

Dans ces conditions, le sens même de la présence du NPA dans la campagne présidentielle, au travers de la candidature de Philippe Poutou, a pris un autre relief : une candidature anticapitaliste pour unir celles et ceux qui ne se résignent pas à la catastrophe qui nous guette, refusent de payer la crise du capitalisme, loin des accords au rabais du monde politicien.

Un premier document avait été élaboré au CPN de septembre sur le « profil de campagne ». Il reste le document de référence, simplement actualisé par un nouveau texte adopté à une large majorité (61 pour et 2 contre) dont l’enjeu est surtout de faire un bilan d’étape de la campagne après le lancement des premiers meetings, l’installation de la candidature dans le paysage médiatique, les progrès en termes d’organisation au sein du NPA avec la mise en place d’une coordination de campagne, et aussi notre capacité à nous concentrer sur quelques axes clairs : « À travers cette campagne, nous voulons que Philippe Poutou soit identifié comme le candidat de l’annulation de la dette et du refus de l’austérité ; de la démocratie jusqu’au bout contre la dictature des marchés et des actionnaires ; de l’interdiction des licenciements  de la sortie du nucléaire et de la transition écologique ; de l’égalité des droits ».

En complément, deux motions ont été adoptées pour lancer toute l’organisation dans la recherche des signatures, condition vitale pour réussir notre campagne et faire vivre le NPA ; comme sur le porte-parolat en élargissant cette fonction durant la campagne à l’ensemble des camarades du comité exécutif (CE) impliqués dans la campagne en fonction des besoins que nous voulons démultiplier et assumer collectivement.

Un deuxième document a été adopté sur la situation. Il permet de préciser l’étape actuelle de la crise, ses derniers rebondissements, la nécessité surtout de nous emparer même des faibles points d’appui que sont les journées d’action interprofessionnelle le 13 décembre et dans l’éducation le 15 décembre. Le NPA a lancé une initiative de rencontres unitaires adressée à l’ensemble de la gauche politique et sociale pour examiner les initiatives qui pourraient être prises ensemble face aux licenciements et aux politiques d’austérité.

Il participe également à la campagne lancée par Attac pour un audit populaire en cherchant partout à construire des comités unitaires où l’enjeu est bien de relier cette question à la nécessité d’agir pour refuser de payer la dette et aller vers son annulation. Une feuille de route a été adoptée en ce sens.

La nécessité de nous tourner vers l’extérieur ne nous a pas non plus empêchés de réfléchir un peu plus à la nécessité de structurer sur le moyen terme deux débats essentiels au sein du NPA. Le premier concerne notre fonctionnement. Un travail avait déjà été entrepris avant le congrès de février, il n’est pas abandonné, il faut au contraire l’approfondir. C’est en ce sens qu’un plan de travail sous la responsabilité d’une commission du CPN a été mis en place pour reprendre cette discussion au niveau de la direction et surtout dans les comités, dans les mois qui viennent.

Sur notre programme et les questions stratégiques, l’organisation d’un débat n’a rien de facile, surtout si nous voulons que ce soit l’occasion d’une réelle discussion de fond, et non l’occasion d’un affrontement superficiel et stérile. La revue Tout est à nous ! sera sollicitée pour lui donner une certaine visibilité. Une commission du CPN a été mise en place afin d’organiser au sein de la direction et dans les comités deux discussions qui auront valeur de test avant d’aller plus loin. Un premier thème autour de l’intervention dans les luttes et dans les institutions, la transformation révolutionnaire de la société. Un deuxième sur l’exploitation et l’oppression, le sujet révolutionnaire.

Cela n’enlève rien évidemment à la nécessité de résoudre ensemble un certain nombre de tâches pratiques sans attendre. La recherche des signatures en est une. Faire face à nos besoins financiers en est une autre. Une motion actant la nécessité de trouver 350 000 euros d’ici la fin de l’année a été adoptée. C’est à la fois une question de conviction militante et politique : souscrivons sans attendre !

Pedro Cine