Publié le Samedi 26 novembre 2011 à 11h42.

Tribune de la Gauche anticapitaliste : un CPN morose... et le NPA recroquevillé !

Le CPN des 19 et 20 novembre a naturellement débattu de la situation de crise dans laquelle le monde est en train de s’enfoncer. La résolution adoptée, concernant l’analyse de cette situation, met l’accent sur la gravité de la crise et sur les conséquences dramatiques tant écologiques que sociales. Marquée par l’application de plans d’austérité de plus en plus brutaux et par le contrôle de ces planspar la troïka (FMI, BCE, Commission européenne) au service des marchés financiers, la crise dans la zone euro exige des anticapitalistes une réelle et vigoureuse politique unitaire, sur le terrain des luttes et sur le terrain politique. Cela dit, sur la dette, les formulations sont en recul au regard de la résolution votée en septembre.

C’est pourtant à ce type de politique que doit s’atteler le NPA, en proposant avec sérieux et détermination l’unité de toutes les forces sociales et politiques de la gauche pour résister à l’offensive des capitalistes et du gouvernement de droite à son service.

Las, dans la résolution de campagne, les camarades de la position A affirment encore une fois une orientation qui enferme le NPA dans une logique d’auto-affirmation. Face au seul NPA, un trait d’égalité est tiré entre les différents partis politiques. Ainsi François Hollande, pour le PS, « n’a d’autre politique que celle de Sarkozy ». Il faut évidemment indiquer que le PS, n’ayant pour seul projet que de « donner sens à la rigueur », n’aura d’autre choix que d’appliquer une politique d’austérité, mais ce n’est pas exactement la même chose.

De même, il n’y a pas de raison de s’excuser de notre volonté de nous débarrasser de Sarkozy dans les luttes et dans les urnes !

Dans la même veine, il est dit que le Front de Gauche, prisonnier « du cadre institutionnel et des rapports avec le PS » ne peut pas proposer une politique contre l’austérité. La radicalité qu’il professe est donc feinte et toutes ses propositions sont des leurres, des pièges : « Jean-Luc Mélenchon admet l’idée du moratoire sur la dette mais n’envisage pas  son annulation. De même, la proposition de référendum sur le nucléaire sert avant tout à cacher les désaccords sur la sortie du nucléaire. Enfin, la proposition d’interdiction des licenciements boursiers est une pirouette honteuse à l’heure où tous les licenciements sont justifiés par la crise. » Démonstration magistrale !

Le même raisonnement est appliqué à l’extrême droite dont « la démagogie nationaliste vient tenter de pallier ce vide et imprègne de plus en plus le discours politique. Marine Le Pen en est l’expression la plus réactionnaire... La gauche elle-même subit ces pressions nationalistes… De ce point de vue, le discours développé par Montebourg n’est pas qu’une critique de gauche de François Hollande, il véhicule aussi des idées chauvines ». Commentaires lapidaires qui en disent long sur la vision figée du champ politique : dans le contexte pourtant mouvant de la crise, il ne se passe rien, exit les contradictions et les nuances, pas d’interpellations possibles.

Pour la position A, seul le NPA peut se prévaloir de proposer une alternative, ce que confirme un profil uniquement propagandiste qui ne permet pas à notre parti de peser dans la période.

Nous proposons au contraire que le NPA tourne le dos à une politique isolationniste et défende une alternative politique unitaire. Dès aujourd’hui nous affirmons que dans le cas d’une victoire de Hollande et de la mise en place d’un gouvernement social-libéral, le NPA proposera la constitution d’un bloc anticrise rassemblant les forces sociales et politiques d’opposition de gauche, c’est-à-dire celles qui ne participeraient pas à un gouvernement PS et/ou à une majorité parlementaire. Pour tout contact : contact.gauche.anticapitaliste@gmail.com