Publié le Mercredi 1 juin 2016 à 11h30.

Les nôtres : Daniel Couret

Daniel, dit l’Herbier – son pseudonyme à la LCR –, est parti. C’était un militant de la « vieille école », un constructeur de parti, un syndicaliste de classe, un militant trotskiste.

Avec Francesca, sa compagne, sa vie aura été marquée par l’engagement politique dans le mouvement ouvrier. Lycéen puis postier, il aura été de toutes les luttes de classes importantes de ces dernières décennies. Il a d’abord milité une dizaine d’années à Lutte ouvrière. Ne partageant plus les conceptions de LO, il rejoint la LCR en 1985, puis le NPA.

Jusqu’à sa retraite en 2006, il saura toujours, dans son combat pour l’émancipation des travailleurs, conjuguer l’activité dans les syndicats ou les associations et la construction de la LCR. Il participe aux luttes des PTT dans les années 1970, et anime la section CFDT du centre de tri de la gare de Lyon. Il sera un des militants fondateurs de SUD PTT après la rupture avec la CFDT. Daniel était aussi un constructeur de parti, dans l’entreprise bien entendu, mais aussi dans toutes les activités de la LCR, notamment son intervention dans les luttes de la jeunesse lors du mouvement de 1986, dans toutes ses campagnes politiques.

Mais il était avant tout un passionné d’histoire du mouvement ouvrier, de grandes et de petites histoires du mouvement trotskiste. Profondément internationaliste, il s’était particulièrement intéressé à l’histoire des grèves ouvrières nord-américaines et leur animation par des militants trotskistes de l’époque. Il continuait à suivre les différents courants du mouvement révolutionnaire, se désolant de leurs divisions et du fractionalisme ambiant qui les rongent.

Mais Daniel, même au Pays basque, était un « gamin de Paris », avec une gouaille inimitable, un talent fou pour raconter des histoires, et pas seulement celles du mouvement ouvrier, un bon vivant, passionné de pêche sous-marine, doté avec Francesca d’une énorme générosité pour recevoir les amis, mais aussi pour aider celles et ceux qui étaient dans le besoin.

Bref, Daniel était quelqu’un de bien. Il nous quitte trop tôt. Salut l’ami et le camarade.

François Sabado