Le Conseil politique national (CPN) des 25 et 26 novembre a ouvert les débats du prochain congrès, qui aura lieu en février 2018. Il a aussi discuté des mobilisations actuelles.
La première discussion a porté sur la situation sociale. La première mobilisation contre le gouvernement est un échec : la trahison de certaines directions syndicales, les hésitations d’autres, et le fait qu’il est difficile de mobiliser les travailleurEs dans de telles conditions ont conduit à une victoire pour le gouvernement. Cependant, on aurait tort de conclure qu’il n’y a plus d’espoir. Les mobilisations vont se poursuivre car les attaques sont inacceptables pour les classes populaires.
De nouveaux mouvements portent d’ailleurs en eux la possibilité d’un retour de l’affrontement avec le gouvernement : mobilisations contre la sélection, qui commencent lentement dans la jeunesse, mobilisations féministes contre les violences, luttes pour les droits des migrantEs.
Nous devons reprendre le travail d’explication des réformes, notamment contre l’assurance chômage. Il s’agit d’argumenter de nouveau pour la construction d’une opposition au gouvernement regroupant tous les courants de la gauche syndicale, politique, les collectifs… Nous avons également discuté de la préparation d’une mobilisation unitaire contre le congrès du FN les 10 et 11 mars prochains.
Un congrès démocratique
7 textes sur la situation politique et l’orientation du NPA, qui servent également de « plateformes électives », 11 motions et une modification des statuts seront soumis au vote des militantEs — chaque militantE pouvant également proposer des textes dans son congrès local. L’un de ces textes a recueilli la majorité absolue des voix exprimées au CPN, les autres recueillant entre 1,5 % et 18 % de voix favorables. Les motions sont variées : antifascisme, Front social, rapports internationaux du NPA, fonctionnement… Seule la motion réaffirmant le droit de tendance et de fraction a été votée majoritairement par le CPN.
Tous ces textes seront soumis au vote des congrès locaux afin que les militantEs puissent exprimer leur point de vue. Ils seront imprimés et diffusés dans les comités d’ici la mi-décembre. Des assemblées de débats et électives auront lieu également en décembre et janvier. Les plateformes serviront à désigner les déléguéEs pour le congrès national.
Des modifications statutaires seront également proposées. Il s’agit de rendre nos statuts plus efficaces pour lutter contre le sexisme interne, avec entre autres l’inversion de la charge de la preuve, tout en mettant en place des procédures plus claires, notamment en ce qui concerne les possibilités d’appel, et une échelle de sanctions.
Un congrès qui s’appuie sur la campagne Poutou
Il peut paraître étrange que 7 plateformes soient soumises au vote. Cela fait beaucoup, notamment lorsque l’on sait que toutes se réclament des aspects positifs de la campagne Poutou. Les divergences se situent pour l’essentiel sur la relation aux autres organisations du mouvement ouvrier, sur la façon de défendre la rupture avec le capitalisme et sur le fonctionnement interne.
La campagne aura toutefois renouvelé les débats au sein de l’organisation : pendant 3 ans, le CPN n’a pas eu de majorité stable, les orientations ont été relativement fragiles et des camarades estimaient que chaque courant ou sensibilité devait par conséquent mener sa propre politique, sa propre expérience, vers l’extérieur. Il y a maintenant une majorité qui essaie de se constituer pour faire mieux fonctionner le NPA comme parti. Les critiques restent importantes, mais elles s’expriment de façons diverses et au travers de plusieurs plateformes. Les différents points de vue s’exprimeront dans les prochains numéros.
Antoine Larrache