Les 1er et 2 juin derniers, s’est tenu le Conseil politique national (CPN) du NPA.
Dernière rencontre nationale de sa direction avant le mois de septembre, il se tenait au lendemain des élections européennes marquées par la confirmation de scores importants de l’extrême droite, dans un contexte pourtant dominé par des mobilisations sociales : lutte des Gilets jaunes qui décline mais sans être terminée, luttes d’hospitalierEs, postierEs et enseignantEs, nombreuses mais éparpillées et où les directions syndicales continuent d’étirer dans le temps les journées de grève, sectorielles, sans offrir de plan ni de perspectives de lutte d’ensemble.
Gilets jaunes, européennes, extrême droite
La discussion a porté sur l’appréciation de cette situation comme sur nos orientations de révolutionnaires pour y faire face. L’extrême gauche ne pouvait s’abstenir de son propre bilan : malgré la situation d’urgence, le NPA et Lutte ouvrière n’ont pu se présenter ensemble aux élections. Cela n’aurait probablement pas renversé les résultats mais aurait incontestablement donné plus de poids à une voix anticapitaliste et révolutionnaire.
Mais plus fondamentalement, là où les divergences se sont exprimées y compris par un vote, c’est sur les perspectives.
Les camarades de la plateforme U proposent « à l’ensemble de la gauche sociale et politique une coordination permanente de la gauche qui veut lutter », « une nouvelle représentation politique du monde du travail » avec comme enjeu «de faire vivre un cadre de front unique dans la durée », de construire « une nouvelle représentation politique pour touTEs les exploitéEs ».
Même si cette orientation était présentée comme l’objet d’une discussion, appuyée sur des textes qui n’étaient pas soumis au vote parce qu’encore objets de discussions à poursuivre, un ensemble majoritaire de camarades présents a tenu à s’y opposer, pour en formuler une autre, sous forme de motion – adoptée – qui dit : « L’heure est à la présence en tant que tels des révolutionnaires […]. Il s’agit d’encourager les travailleurs engagés avec nous dans des luttes, les Gilets jaunes, les salariés du secteur privé ou des services publics menacés dans leur emploi comme les jeunes engagés dans la lutte pour le climat, à poursuivre leurs mobilisations, à se donner les moyens de contrôler leurs luttes et de les faire converger – pour qu’elles gagnent. […] En aucune façon, nous ne devons tenter de ressusciter feu l’union de la gauche, ou toute autre combinaison de gauche même dite "radicale", définitivement disqualifiée par les politiques d’austérité que ses composantes ont menées dans des gouvernements, ensemble ou séparément, contre les classes populaires. […] La lutte contre l’extrême droite passe immanquablement par des mobilisations et des victoires sur un terrain de classe ». De plus, « la situation nécessite […] l’affirmation politique des révolutionnaires […]. Il n’est donc pas question, à l’occasion de la prochaine échéance des municipales de 2020 […], que le NPA disparaisse de la scène ou qu’il soit dilué dans des listes d’union de la gauche radicale. Le programme défendu dans les luttes, de revendications économiques mais aussi politiques, de démocratie ouvrière, devra être porté et entendu à l’échelle nationale. » Une discussion loin d’être terminée…
Dans le cadre d’un point long de présentation et de discussion, à la lumière des dernières échéances électorales, nous avons discuté de la situation des extrêmes droites en Europe. Retour et analyses sur le Rassemblement national bien sûr, mais aussi sur ces forces politiques en Italie, en Hongrie ou dans l’État espagnol. En comprendre les histoires et les dynamiques pour mieux les combattre.
Par ailleurs, le CPN a discuté de la prochaine université d’été du NPA. Lieu de rencontres et discussions qui, dans ce contexte à la fois difficile pour les révolutionnaires mais loin de leur être défavorable, promettent d’être riches et vives.