À la veille de la grève du 5 décembre, la direction nationale du NPA s’est réunie, afin de faire le point sur cette mobilisation majeure et de définir les orientations de l’organisation pour la période.
L’essentiel des discussions ont tourné autour de la préparation de la mobilisation. Mais nous avons néanmoins voulu la replacer dans le contexte international. Sur tous les continents, les peuples se soulèvent contre les gouvernements autoritaires et ultralibéraux : en Amérique du Sud, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique…
Il semble donc que l’on soit entré dans une phase nouvelle de la crise du capitalisme, avec la fuite en avant des politiques ultralibérales, avec la répression qui est systématique face aux mobilisations, et avec la crise climatique.
C’est d’ailleurs face à celle-ci que se sont dressées des mobilisations massives de la jeunesse, les plus importantes manifestations internationales depuis la guerre en Irak. Comme se sont levées par millions les femmes ces dernières années, contre les violences sexistes et sexuelles.
Le combat du NPA dans les prochaines semaines s’inscrit donc nécessairement dans cette bataille mondiale pour l’émancipation et contre le capitalisme.
Favoriser l’auto-organisation, défendre des perspectives politiques
Le 5 décembre et ses suites ont donc été au cœur des discussions du CPN. Deux résolutions ont été votées pour aller dans ce sens, l’une avec 52 % des voix exprimées, l’autre, plus concrète, une « feuille de route », adoptée par 82 % à 100 % des voix exprimées selon les parties du texte. Il s’agissait de coordonner les équipes militantes du NPA pour agir dans les prochaines semaines. D’abord construire la grève, en contribuant aux diffusions de tracts, aux assemblées générales, aux explications et aux prises de parole. Batailler, dans les organisations syndicales, vis-à-vis des autres courants du mouvement ouvrier et dans les AG, pour la reconduction du mouvement dès le 6 décembre et la semaine suivante, sa généralisation par la création de liens interprofessionnels, pour une grève générale.
Nous avons discuté de comment contribuer à l’auto-organisation du mouvement. Ainsi, nous considérons que « la direction de la grève se construit au plus près des formes d’auto-organisation des grévistes dans les secteurs ou sur une base territoriale : assemblées générales, comités de grève, coordination des AG professionnelles, si possible avec des mandats, jusqu’au comité national de grève. » Par rapport à nos positions traditionnelles, nous avons formulé le fait que, avec le recul du mouvement ouvrier organisé, une grande hétérogénéité du prolétariat en termes de conditions sociales, d’organisation du travail et de conscience, après Nuit Debout et les Gilets jaunes, il fallait s’attendre à ce que notre classe ne s’organise pas simplement sur les lieux de travail, mais aussi sur une base territoriale.
Enfin, nous avons discuté des perspectives politiques à donner au mouvement. Il s’agit bien sûr de batailler pour le retrait de la réforme, et pour des mesures de défense des retraites et des salaires. Mais nous estimons aussi qu’une mobilisation de l’ampleur de celle que nous allons vivre, dans le contexte international, devra s’orienter contre le pouvoir, en revendiquant de « dégager Macron », mais aussi en posant la question de qui dirige, pour « quelle société écosocialiste, communiste, autogestionnaire ». « Nous travaillons aussi à faire le lien entre la remise en cause de Macron, président des riches, dont la réforme est au service du patronat, et la remise en cause globale du système capitaliste dont il est un des meilleurs représentants », et nous nous préparons aux débats qui « peuvent émerger dans une grève politique de masse, qui pose la question de l’affrontement entre ceux d’en haut et ceux/celles d’en bas, reposant les vieilles questions comme la Constituante, le double pouvoir… », même si cela reste encore des questions théoriques à cette étape.