Arrivé au gouvernement après un mois de pseudo concertation dans la Santé, Jean Castex, Premier ministre du gouvernement Macron, vient abonder l'enveloppe du plan Ségur d'1,1 milliard d’euros supplémentaires, soit un total de 7,5 milliards d'euros. Cette somme aura des contreparties…
La somme est partagée entre l’hôpital public et les établissements privés. C’est ce qu'ont accepté les trois organisations signataires, CFDT, FO, UNSA qui ont permis à cet accord d'être majoritaire. Certes, cet accord représente à certains égards une avancée, dans la mesure où il va permettre d'augmenter les salaires de l'ensemble des salariéEs titulaires et contractuels des hôpitaux et des EHPAD publiques de 183 euros net par mois en deux fois et de 160 euros pour le secteur lucratif de la santé. Mais le compte n'y est pas, même si des revalorisation de grilles indiciaires sont également annoncées.. On est bien loin des 300 euros « pour touTEs et tout de suite » qui auraient remis les salaires de la santé publique dans la moyenne de l'OCDE et permis de rattraper 20 ans de décrochage par rapport à l’inflation.
Rapport de forces
Autre proposition : la création de 15 000 postes, dont le financement n'est pas précisé, et qui est loin de couvrir les besoins nationaux ! Il faudrait 100 000 embauches à l’hôpital et 200 000 dans les EHPAD pour réellement garantir la qualité et la sécurité des soins changer et améliorer les conditions de travail. Et il ne faut pas se tromper : les quelques mesures ont été accordées grâce au rapport de forces imposé par la mobilisation des milliers de manifestantEs des 16 et 30 juin, des mardis et jeudis de la colère qui ont eu lieu dans plusieurs hôpitaux, par plus d' une année et demi de lutte, et par la très forte pression de l'ensemble de la société, certainement pas grâce à cette mascarade du Plan Ségur.
Bien évidemment, ces nouvelles mesures ont des contreparties qui vont être un véritable désastre sur les conditions de travail des agents hospitaliers. Au nom d'une meilleure organisation du travail et sous la forme d’un chantage inique, cet accord impose à l’hôpital plus de flexibilité, avec une annualisation du temps de travail, qui remet de fait en cause les 35 heures, un forfait mensualisé d'heures supplémentaires sur la base d'une contractualisation individuelle, la réduction à 11 heures de la durée de repos quotidien et une prime d'intéressement collectif « au service méritant » pour ne pas braquer certains syndicats. Le plan Ségur renvoie à des négociations par établissement, faisant éclater le cadre national de la fonction publique et renvoyant à des rapports de force locaux, souvent défavorables. La mobilisation a permis les avancées, mais il n'en reste pas moins que les contreparties sont une véritable attaque contre les agents hospitaliers, et en rien une réponse à l'augmentation nécessaire des effectifs et encore moins à la fermeture des lits et de services qui se poursuivent. Aucunement une réponse aux besoins de la population et des hôpitaux de proximité.
Seule la lutte de l'ensemble des salariéEs et de la population permettra de construire une réponse, les militantEs du NPA s'y emploieront.