L’Europe semble découvrir avec stupéfaction que des centaines de milliers de migrants frappent désormais à ses frontières. Ses gouvernements se divisent lamentablement sur le nombre de réfugiés à accueillir, et sur le principe même de l’accueil. La population européenne est elle-même profondément divisée, du devoir de solidarité au rejet raciste le plus impitoyable…
Cette « crise migratoire », comme le disent les gouvernements dans leur ignoble jargon bureaucratique, ne saurait être pourtant une surprise. Elle vient de loin. Et elle n’est pas près de cesser.
D’abord parce que de façon générale le capitalisme, qui différencie fatalement le monde en régions pauvres et régions riches, rend inévitables les migrations des travailleurs les plus pauvres vers les pays les plus riches. On a un peu honte d’enfoncer de telles portes ouvertes. Mais sans doute faut-il le rappeler toujours et encore à ceux, si nombreux en Europe, qui voudraient bénéficier de la mondialisation capitaliste, acheter à bas prix le café des paysans africains et les smartphones des ouvrières chinoises et en même temps claquer la porte aux immigrés. A ceux qui veulent profiter de la libre circulation des capitaux et des marchandises et s’affolent de celle des hommes et des femmes. A ceux aussi qui n’oublient jamais d’applaudir en toute bonne conscience à toutes les expéditions néocoloniales des grandes puissances de ce monde.
Ensuite parce que le monde fait face depuis plusieurs années à une des plus graves crises humanitaires depuis la seconde guerre mondiale. Le nombre des « réfugiés » dans le monde (au sens de l’Onu : les demandeurs d’asile acceptés ou non comme tels par les autorités des pays « d’accueil ») a atteint un record depuis 1945 : au moins 53 millions selon le HCR (Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés). C’est le résultat d’une très forte accélération ces dix dernières années, puisqu’ils étaient « seulement » 19,4 millions en 2005, et, entre autres, la conséquence d’un grand nombre de conflits dévastateurs au Moyen-Orient et en Afrique.
Mais pendant que le monde connaissait cette explosion du nombre des réfugiés, pendant que des dizaines de millions de femmes et d’hommes s’entassaient dans des conditions terribles dans des pays pauvres, l’Europe, elle, se barricadait. Comme s’il ne se passait rien. Chaque Etat européen durcissait ses lois contre l’immigration et les règles d’obtention de l’asile. L’Union européenne créait Frontex pour surveiller et fermer ses frontières, jusqu’à ériger des murs de parpaings, de barbelés et de flics, de Calais à Ceuta et Melilla, de la frontière gréco-turque aux portes de la Hongrie. L’évolution du nombre de réfugiés d’un pays et d’une région du monde à l’autre entre les années 1990 et aujourd’hui est stupéfiante : d’un côté, gonflement dramatique des camps et des exilés au Soudan ou au Moyen-Orient ; de l’autre, stabilité en Europe. C’est l’image même d’une froideur bureaucratique implacable.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"227154","attributes":{"alt":"","class":"media-image","height":"348","width":"480"}}]]
Pire encore : L’Europe continuait sans vergogne à sous-traiter autant que possible à des dictatures (dont certaines ne sont plus aujourd’hui « disponibles ») la gestion barbare de l’immigration « clandestine ». Incitait la police marocaine à traquer, bastonner, abandonner en plein désert les migrants sahéliens. Félicitait le colonel Kadhafi pour son efficacité contre les migrants. En 2006, l’Italie de Berlusconi signait même un accord avec la Libye, pour l’aider à financer des centres de rétention et l’équiper de véhicules, de lunettes infrarouges… et de (1000) body bags pour les morts. Exemple parmi d’autres de contrats en bonne et due forme pour retenir au plus loin les migrants et ne pas avoir la pénible obligation d’honorer (ou pas) ses incessantes leçons de morale à la Terre entière sur les droits de l’Homme… et la convention de Genève.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"227155","attributes":{"alt":"","class":"media-image","height":"348","width":"480"}}]]
L’esprit de Schengen
C’est l’esprit de « Schengen ». Ce petit village du Luxembourg où, en 1985, cinq pays de l’Union européenne, la France, l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas, signèrent le traité qui ouvrait leurs frontières à la libre circulation des personnes. C’est que depuis 1957, l’UE n’avait été fondée que comme une vaste zone de libre circulation des marchandises et des capitaux. Au bout de trente ans, pour faire pleinement fructifier ceux-ci, il fallait bien faire circuler aussi les humains. Rendu vraiment effectif en 1995, le traité de Schengen s’est étendu peu à peu à presque tous les pays de l’Union européenne, des Etats comme la Bulgarie et la Roumanie restant encore en attente.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"227156","attributes":{"alt":"","class":"media-image","height":"349","width":"480"}}]]
Dès le départ, il était convenu de « compenser » cette ouverture des frontières intérieures par un renforcement des frontières extérieures. D’où la création de Frontex en 2004. D’où aussi la « règle de Dublin », principe de précaution de pays plus fortunés comme la France ou l’Allemagne, qui veut que la demande d’asile d’un réfugié soit enregistrée dans le premier pays où le réfugié a mis les pieds, soit le plus souvent des pays « périphériques » comme l’Italie ou la Grèce.
Voilà pourquoi les Etats de la périphérie et du centre de l’Union européenne se disputent aujourd’hui sur qui va où, et qui accueille combien… Les pays les plus riches essaient de contenir le plus en amont possible l’arrivée des réfugiés, aux portes de l’Europe, en-deçà de ses frontières s’il n’est possible que de les cantonner en Italie, en Grèce, ou en Hongrie, mais encore mieux au-delà, au Maghreb, en Turquie, au Moyen-Orient, en Afrique.
Si l’extrême droite se lamente sans cesse sur « l’Europe passoire », l’Europe forteresse a pourtant « remarquablement » fonctionné jusque-là. Parmi ceux qui fuient la terreur et la guerre, bien peu ont réussi à forcer ses portes. Pour preuve, les chiffres du HCR sur la répartition des réfugiés dans le monde en 2014.
Comme le montre le graphique précédent, la Syrie est le pays qui compte le plus de réfugiés parmi ses ressortissants. Sur une population de 30 millions, la moitié est « déplacée », le quart a fui hors des frontières du pays. Suivent (si l’on met à part l’Amérique latine) les Soudan sud et nord (5 millions), l’Irak (4 millions), la République démocratique du Congo (3,5 millions), le Pakistan (3 millions), l’Afghanistan (2 millions)…
Mais où sont-ils accueillis ? Selon le HCR, le Moyen-Orient accueille le tiers des réfugiés du monde, l’Est de l’Afrique presque autant. Si l’on veut seulement comparer le Moyen-Orient et l’Europe : en 2014, 1,9 million de réfugiés en Turquie, 1,1 million au Liban, plus de 600 000 en Jordanie… contre 450 000 en Allemagne, 320 000 en France. Comme l’illustre le graphique 2.
La comparaison du rapport du nombre de réfugiés à la population du pays d’accueil en dit long sur la généreuse Europe (source HCR en 2014) :
•Liban : 2 587 réfugiés pour 10 000 habitants.
•Turquie : 223 pour 10 000.
•Allemagne : 56 pour 10 000 (soit 455 000 réfugiés en tout).
•France : 46 pour 10 000 (soit 310 000).Pour mémoire, quand la « crise migratoire » a commencé (c’est-à-dire quand elle a fini par exploser politiquement à la figure des gouvernements), la Commission européenne a suggéré l’accueil de 120 000 réfugiés de plus sur deux ans. Si l’Europe (près de 400 millions d’habitants) en accueillait 350 000, cela ferait toujours moins de 1 % de sa population. Au Liban, les réfugiés syriens représentent désormais entre 20 et 25 % de la population totale du pays !
Exceptionnalité française
« Générosité », donc, de l’Europe par rapport au reste du monde… et de la France par rapport au reste de l’Europe. Selon Eurostat (voir graphique ci-après), pour 360 000 demandes d’asile traitées (ayant reçu une réponse) en 2014 dans l’Union européenne, 162 000 ont reçu une réponse positive. En Allemagne, le taux de réponses positives a été de 48,9 % (sur 200 000 demandes), en Italie de 58,6 %, en Suède de 82,7 %... et en France ? De 30 % (sur 62 000 demandes).
En 2014, les Syriens, malgré toute la sollicitude affichée par le président Hollande pour ce peuple (et censée être démontrée par ses démangeaisons bombardières par exemple), n’ont pas été spécialement épargnés par cette impitoyable moulinette de la bureaucratie française. Selon une étude du Monde, sur 138 000 demandes d’asile déposées alors par des Syriens dans l’UE en 2014, il y en a eu 41 000 en Allemagne, 30 000 en Suède, 9000 aux Pays-Bas, 7000 en Hongrie… et en France ? 3000 dont 2000 acceptées.
Eté 2015 : le début d’une nouvelle ère ?
Qu’est-ce qui a changé cet été 2015 ? La « digue » (Sarkozy ne parlait-il pas des risques de « fuite » et d’ « inondation » en parlant des migrants ?) a commencé de sauter. Désespérés, fuyant directement la guerre et la terreur, ou fuyant des camps immenses où ils vivaient misérablement et sans espoir depuis de nombreuses années, considérant qu’ils avaient décidément peu d’avenir dans des pays d’accueil déjà pauvres et instables eux-mêmes, et peu de chances de revenir au pays dans un avenir proche, une grande partie des réfugiés tentent désormais de plus en plus nombreux de forcer les portes closes de l’Europe.
Comme le faisaient les Juifs d’Europe de l’est et d’Allemagne avant la seconde guerre mondiale, avec alors les mêmes bons sentiments et la même bienveillance des Etats dits « démocratiques » du monde riche, qui à l’époque refoulèrent largement ces exilés pauvres voire « inassimilables » et les contraignirent souvent à une existence de parias. Comme le faisaient aussi les 500 000 hommes, femmes et enfants de la République espagnole, qui fuirent la terreur franquiste lors de la « Retirada » des combattants républicains de février-mars 1939, et furent « accueillis » par le gouvernement français dans des camps de concentration à la frontière.
L’Europe vit donc maintenant la plus grande vague de réfugiés depuis plus de trente ans. Selon la Commission européenne, il y avait 135 000 demandeurs d’asile dans les pays membres de l’UE en 1985, 568 000 en 1992 (après le début des guerres de Yougoslavie), 385 000 en 2003 (après les guerres du Kosovo, d’Afghanistan et d’Irak), et il y en aurait eu 626 000 en 2014 (si l’on compte… en « stock » et non en « flux », comme dit la bureaucratie).
Les gouvernements auraient bien continué comme avant. Mais trop c’est trop. Les morts, notamment en Méditerranée (plus de 3000 rien que depuis le début de l’année 2015) se sont fait encore un peu plus nombreux, plus visibles pour ceux qui ont voulu voir. Cet été 2015, les cadavres des réfugiés morts contre les murailles de la forteresse Europe ont « frappé à la porte de nos consciences » (François Hollande). Voici l’Europe mise au pied du mur. « Les droits civils universels ont été jusqu’à présent étroitement liés à l’Europe et à son histoire, en tant que principe fondateur de l’Union européenne. Si l’Europe échoue sur la crise des réfugiés, ce lien avec les droits civils universels sera cassé » (Angela Merkel). Etrange climat que celui de cet été : une brèche s’ouvrait sans doute dans l’esprit de millions d’Européens, enfin ! Mais Hollande (!), Merkel (!), amis des migrants et des malheureux du monde, vraiment ? On se pinçait…
Peut-être faut-il alors enfoncer quelques autres portes ouvertes ? Le patronat, qui a tout de même une sorte de droit de veto sur les politiques des gouvernements européens, n’a pour sa part aucune position absolue ou de principe sur l’immigration (contrairement au code du travail, par exemple, qui mérite toujours d’être voué aux flammes). La bourgeoisie dans les affaires comme en politique oscille entre les besoins économiques (à nous la main-d’œuvre pas chère) et idéologiques (vous reprendrez bien un peu de démagogie raciste ?). On a vu comment le patronat allemand a appuyé Merkel, et comment Gattaz s’est fendu d’une « lettre ouverte » en septembre pour appeler à faire « preuve d’humanité » : après avoir versé quelques larmes humanistes de bon aloi, il était soudain repris d’un réflexe compulsif (à la septième phrase pour être précis) et s’exclamait : « cessons la condescendance » envers ces gens, car ils sont pour la plupart qualifiés et très travailleurs ! Magie du « bon sens économique »…
Les gouvernements disposent donc d’une certaine marge d’action, dans leur fantaisie proprement politicienne, en matière d’immigration. Mais pas au point de faire n’importe quoi, juste par sentimentalisme ou simple dignité. Alors que le patronat européen n’est pas assoiffé de nouvelle main-d’œuvre corvéable à merci, vu l’état de précarité dans laquelle est déjà plongée une grande partie de la population de la riche Europe, le racisme sous toutes ses facettes, y compris sous ses formes tièdes et hypocrites, est plus que jamais en capitalisme un élément structurant de tout le système idéologique qui aide à diviser et rouler le bon peuple. Dans ces conditions, on se demandait quand et comment viendrait le prochain zigzag politicien des gouvernements européens « partisans de la générosité ».
Refoulement, le retour
On n’a pas attendu bien longtemps. Il est vrai que la politique Merkel-Hollande de l’été 2015 puait déjà l’hypocrisie à plein nez. Même en décrétant l’amnistie pour leurs forfaits anti-immigrés passés. En France, le gouvernement socialiste tenait déjà à faire savoir qu’il reprendrait d’une main ce qu’il donnait de l’autre, reprenant un petit numéro d’équilibrisme rhétorique déjà bien usé avant lui par Sarkozy. Nous accueillerons plus de réfugiés ? Oui, c’est l’humanité. Mais il y a aura la fermeté. Nous les accueillerons en nombre limité (24 000 réfugiés pour la France en deux ans…), même si bien sûr il ne saurait y avoir de quotas. Et avec moult conditions : d’abord, si les autres pays prennent leurs « quotas » (qui ne sauraient pourtant exister…).
Ensuite, surtout, plus que jamais, nous trierons et nous sélectionnerons. Nous discriminerons entre les vrais réfugiés et les migrants « économiques ». Car crever de faim ne pouvant être un motif d’accueil, ceux-ci seront plus fermement expulsés qu’avant. Nous discriminerons entre les bons réfugiés (les Syriens ?) et les autres : les gouvernements français et allemand veulent désormais réformer et allonger la liste des pays « sûrs », dans lesquels on estime que les droits et la sécurité des exilés sont garantis, qui peuvent recevoir un peu de menue monnaie d’aide financière de l’UE pour les accueillir, pays aussi dont ipso facto les ressortissants voire… les « traversants », ne peuvent demander l’asile ailleurs. Premiers perdants du virage humaniste de Hollande et Merkel : les Kosovars, dont les chances d’obtenir l’asile seront désormais à peu près nulles en France et en Allemagne. D’autres suivront…
Avec une telle « gauche », la droite et l’extrême-droite auraient été bien bêtes de ne pas s’engouffrer dans la brèche et de ne pas faire de la surenchère. D’où les propositions « humaines et responsables » à la fois, selon la figure désormais obligée du tango politicien sur l’immigration, présentées en septembre par Sarkozy : remettre en cause « Schengen » en rétablissant des contrôles importants aux frontières (et donc des contrôles au faciès, forcément) ; réduire les droits des réfugiés acceptés en créant un « statut par définition limité dans le temps de réfugié de guerre » ; réduire les droits des sans-papiers, par exemple en supprimant l’Aide médicale d’Etat. Sans oublier l’ultime crasse qui donne sa note parfumée à son petit paquet : « poser la question à chacun de ces réfugiés, voulez-vous seulement vous intégrer, ou vraiment vous assimiler ? »
Parmi ces propositions des « Républicains », il en est une particulièrement croquignolette : installer des « hot spots », des centres d’accueil des demandeurs d’asile, hors des frontières de l’Union européenne. Pour que des délégations permanentes de bureaucrates européens puissent y trier plus tranquillement la chair humaine qui leur convient et ne pas avoir à dépenser trop d’énergie pour refouler la multitude des recalés. Aux pauvres l’accueil des pauvres, et nous y ferons notre marché. C’était surenchérir sur Valls, qui venait de préciser qu’il voulait des « hot spots » aux marches de l’Europe, sur sa bordure intérieure, aux confins de l’Italie, de la Grèce, de l’Espagne ou de la Hongrie.
Mais puisque l’esprit est le même, c’est la version la plus ouvertement brutale et cynique qui tend aujourd’hui à l’emporter dans les négociations au sein de l’Union européenne. Les différents gouvernements, chacun avec la rhétorique adaptée à sa situation (économique et idéologique), ouvertement raciste en Hongrie, gênée et mielleuse en France, zigzagante en Allemagne, se rejettent depuis des mois des dizaines de milliers de migrants les uns vers les autres. D’où les épisodes grotesques et surtout tragiques de la querelle des quotas, des voyages en cars entre la Hongrie et la Croatie, de la fermeture de la frontière allemande.
La résultante de ces disputes en est tout naturellement un égoïsme commun : le grand retour du refoulement. Le dernier sommet européen sur la question, le 16 octobre 2015, s’est ainsi transformé en marchandage avec le gouvernement turc. Accepterait-il de faire plus d’efforts pour retenir les migrants, syriens notamment, sur son sol, en échange d’un milliard d’euros ? Au moment où nous écrivons, Erdogan faisait encore monter les enchères : trois milliards, davantage de visas européens pour les citoyens turcs. Et combien de livres de chair kurde ? Pendant ce temps, combien de négociations dans l’obscurité, entre les gouvernements européens et la Jordanie, le Liban, le Sud Soudan, l’Egypte, pour garder les réfugiés au plus loin des portes de l’Europe ?
La parole aux migrants
On les trie, on les troque, on les marchande, on en prend un, on en refoule dix.
Quand ils arrivent, à force de courage et de souffrances, à mettre le pied sur le sol européen, à imposer l’évidence de leur présence, les gouvernements ont un fil rouge dans leur politique : les faire taire. Il s’agit toujours de les empêcher de se regrouper, de s’organiser, d’exister collectivement. Car les migrants doivent être « traités » au cas par cas, qu’ils soient logés ou non, soignés ou matraqués, régularisés ou expulsés. C’est l’idée directrice de toutes les opérations policières de démantèlement des campements de migrants à Paris ou ailleurs, quelle qu’en soit l’issue plus ou moins brutalo-humanitaire : disperser.
C’est la logique de la gestion bureaucratique du genre humain de nos gouvernements. Elle pose une question simple à celles et ceux qui veulent apporter une solidarité politique aux migrants : comment les aider à s’organiser collectivement ?
Yann Cézard