Au musée de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême du 21 octobre 2021 au 27 juin 2022.
Après une « Belle saison » consacrée au dessinateur Alfred en 2018-2019, le musée de la BD d’Angoulême entreprend d’honorer Edmond Baudoin, pionnier de la bande dessinée autobiographique, qui a construit sur plus de quarante ans une œuvre originale et libre dans le paysage du 9e art.
Une œuvre empreinte d’humanisme…
Cette exposition a été rendue possible grâce à la donation exceptionnelle qu’Edmond Baudoin a faite au musée d’Angoulême en 2019, avec plus de 5 000 pièces qui retracent un parcours artistique hors normes, une vie dans le dessin et un dessin inspiré par la vie et les rencontres qu’elle suscite. L’exposition rétrospective montre l’extrême singularité de l’art de l’auteur qui s’épanouit dans un nomadisme territorial tout autant que spirituel, bien loin des dogmes et des stéréotypes. Inventeur d’un style graphique expressif et poétique utilisant principalement le pinceau et l’encre de Chine, il approfondit au fil de ses livres les thèmes qui le hantent : l’enfance, les liens familiaux, l’amour des femmes, l’art, le rapport à la nature, l’amitié... Mue par une aspiration permanente à l’harmonie et à la beauté, son œuvre est profondément empreinte d’humanisme.
… au cœur du neuvième art
L’exposition met en évidence la place majeure que l’auteur occupe au sein du 9e art et déploie, en quatre grandes parties, plus de 250 œuvres originales choisies dans le fonds Baudoin, augmentées de quelques archives et objets personnels ainsi que d’extraits de films. On peut ainsi retracer le parcours singulier de l’homme et de l’artiste. On y discerne la force artistique de son regard d’infatigable arpenteur du monde et celle de son engagement. Incontestablement, toutes les traversées de l’artiste se situent résolument hors des sentiers battus et témoignent de son amour pour le jazz par une narration improvisée et syncopée agençant des matériaux divers.
À l’approche des 80 ans de l’auteur, l’exposition revient sur ses années de formation, sa rencontre avec Mœbius qui lui fit abandonner la plume pour le pinceau, sur la dimension autobiographique de son œuvre, sur ses méthodes de travail et sur quelques-uns des grands thèmes dont ses livres sont tissés : l’amour, les voyages, la rencontre de l’autre, les portraits.
De Passe le temps (1982) aux crépusculaires Fleurs de cimetière (2021)1, quatre décennies de création sont revisitées à travers un choix d’œuvres permettant d’apprécier la formidable liberté dont Baudoin n’a cessé de faire preuve, tant dans son dessin que dans la conduite de ses récits.
Une précision, Edmond Baudouin dessine debout : « Quand, sur le papier, mon pinceau se déplace, je lis intensément les messages qui s’y inscrivent un peu à mon insu et qui m’interpellent, ce qui reste de ma volonté essaie de répondre, d’autres questions apparaissent, le trait continue sa course. »
Une exposition à découvrir maintenant, en particulier tous les premiers dimanches de chaque mois où l’entrée sera gratuite.
- 1. Passe le temps chez Futuropolis et les Fleurs de cimetière chez L’Association.