Avec Adam Bakri, Waleed Zuaiter et Leem Lubany.
Sortie le mercredi 16 octobre.
Le réalisateur du remarquable Paradise now, qui mettait en scène deux candidats à l’attentat suicide très éloignés des clichés sur les bombes humaines, nous livre avec Omar un magnifique thriller politique. Si le film prend pour cadre la lutte d’un commando de nationalistes palestiniens contre les occupants israéliens, il pourrait tout aussi bien se dérouler dans n’importe quel pays subissant une oppression étrangère. Trahison, amour, manipulation psychologique sont les ressorts classiques de cette tragédie où l’on voit comment un groupe armé clandestin peut facilement sombrer dans la paranoïa. Particulièrement attachant, le principal personnage, un jeune militant palestinien, est déchiré entre son sens du devoir et son désir de vivre. Va-t-il accepter le marché que lui propose le rusé officier israélien et trahir sa cause ? Nous ne le saurons que lors de la dernière séquence. En revanche, Hany Abu-Assad, qui s’est concentré sur la psychologie de ses personnages et ce suspense, ne nous dit rien de la complexité de la situation ni de possibles solutions à cet interminable conflit. Il établit froidement le constat de la cruauté d’une guerre entre occupants et occupés, sans dissimuler sa sympathie pour ces derniers, mais sans manichéisme.
Gérard Delteil