Publié le Samedi 3 janvier 2026 à 09h00.

Manifestation pour la Palestine : lutter, jusqu’à la victoire

La manifestation du 29 novembre a été une réussite importante, avec plusieurs dizaines de milliers de personnes présentes. À nous d’en faire une étape, pas une journée sans lendemain.

L’Association France Palestine Solidarité a été à l’initiative de cette journée, préparée depuis deux mois. Plusieurs dizaines de cars sont montées de la moitié nord de la France essentiellement, pour contribuer à donner une dynamique à la mobilisation. Dans la manifestation, on a pu voir des cortèges représentant des collectifs de villes et de départements. La force de la manifestation est également venue de son unité : plus de 80 organisations, politiques, syndicales, associatives, ont signé l’appel à manifester. Elle ses sont retrouvées dans un carré de tête très large. Ce sont tous ces éléments qui ont permis cette mobilisation massive, une des plus importantes depuis deux ans.

 

Pour un pôle anticolonial et antiraciste

Il a été aussi intéressant de constater qu’Urgence Palestine a regroupé, dans son pôle anticolonial et antiraciste, près de la moitié de la manifestation. Le NPA-A a participé à ce pôle, avec de nombreuses autres organisations décoloniales. Ce cortège montre la possibilité de construire une intervention jeune, majoritairement racisée et féminine pour la Palestine, avec une vision à long terme, ne se contentant pas de dénoncer le génocide mais visant également la libération de toute la Palestine. Cette intervention s’est d’ailleurs prolongée dans l’organisation du Forum Palestine libre, à Ivry, du 28 au 20 novembre, qui a rassemblé environ 250 personnes pour discuter des perspectives variées : la libération de la Palestine, l’intervention syndicale, le rôle du droit international, la lutte contre l’armement.

Mais la manifestation comportait de fortes contradictions : il est tout de même paradoxal que la première manifestation nationale depuis deux ans se déroule après la signature du cessez-le-feu, dans un contexte où plusieurs dizaines d’organisations ne dénoncent qu’à demi-mots le plan Trump. Il a été dit explicitement par une partie des organisations initiatrices qu’il fallait dans cette manifestation, « faire la place aux organisations qui ne s’étaient pas mobilisées pendant deux ans », c’est-à-dire celles qui n’ont pas souhaité manifester pendant la phase aiguë du génocide. De plus, quelques jours avant la manifestation, une coalition autour du MRAP, du PCF et de l’Après, soutenue par la CGT, a publié un appel visant la construction d’un pôle « deux peuples, deux États » dans la manifestation. Cette position est complètement ambiguë au moment où l’ONU a voté un soutien au plan Trump et où Macron prétend vouloir reconnaître un État palestinien croupion.

 

Que vive la lutte du peuple palestinien !

Cette mobilisation était donc très importante pour donner de la force au mouvement mais il faut éviter de se faire des illusions sur ce qu’elle révèle des positions de la plupart des organisations de solidarité avec la Palestine. À nous de maintenir la pression, de construire des collectifs militants, à l’image d’Urgence Palestine, autour des Palestinien·nes qui refusent l’occupation et la collaboration de l’Autorité palestinienne avec le régime génocidaire, et de tracer de nouvelles perspectives de lutte, à la fois unitaires et combatives. Car si la phase la plus aiguë du génocide semble derrière nous, l’épuration ethnique continue avec le plan Trump : des dizaines d’assassinats ont lieu chaque jour, la Ligne jaune coupe Gaza en deux, avec l’objectif de faire fuir ou mourir encore des dizaines de milliers de Palestinien·nes, tandis que l’oppression coloniale dans les territoires de 1948 et en Cisjordanie est probablement plus forte que jamais. Alors la résistance doit continuer, et elle continuera jusqu’à la libération de la Palestine !