De Éric Toledano et Olivier NakacheAvec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg et Tahar Rahim. Sortie le mercredi 15 octobre.
Utiliser les moyens du cinéma à large diffusion pour aborder les problèmes des sans-papiers n’est pas forcément une mauvaise idée. Dans Samba, appuyé par le savoir-faire de deux acteurs de qualité, Omar Sy, interprète du personnage central venu du Sénégal, et Tahar Rahim en prétendu Brésilien, on trouvera un certain nombre de notations justes sur les sans-papiers.D’abord l’obsession de trouver un travail (n’importe lequel, on est toujours prêt), l’accumulation des documents (pour pouvoir prouver qu’on est en France depuis plusieurs années), la peur de la police (dans la rue, les transports en commun, lors des descentes sur les chantiers, etc.). Pour ce qui est du travail, agences d’intérim et patrons sont souvent peu regardants : il suffit de leur montrer un papier d’identité qui ait l’air à peu près authentique (comme ça, l’employeur est couvert en cas de contrôle).Au gré des aléas de la vie, noms et prénoms varient : le personnage de Samba a trois ou quatre identités au long du film ; Wilson n’est pas Wilson, ni même Brésilien...
Il y aussi les sigles barbares que policiers, juges et organisations humanitaires utilisent sans les expliciter et dont il faut apprendre la signification... et les dangers comme OQTF. Enfin, il y aussi dans ce film des moments de fraternité.
Mais le manque de crédibilité de l’intrigue et du personnage interprété par Charlotte Gainsbourg gâche cette bonne idée de départ. Dommage !
Henri Wilno