Documentaire français, 1 h 25 min, sorti le 13 octobre 2021.
En mission parlementaire avec l’objectif de proposer une loi pour la revalorisation des « métiers du lien », métiers des premières de corvée, François Ruffin part dans la région d’Amiens avec le député LREM Bruno Bonnel, chef d’entreprise. Ce dernier découvre les « invisibles », qui ne le sont que pour ceux qui ne partagent pas le quotidien de notre classe.
Salariées invisibles
L’intérêt du film est la rencontre avec des AVS, aides à domicile, AESH, femmes de ménage… en pleine pandémie, en partie durant le confinement. Ces salariées, ces « invisibles » levées à 5 heures du matin pour faire le ménage de bureaux que leurs utilisateurs trouvent propres tous les matins sans jamais voir celles par qui s’opère ce miracle. On y rencontre des AESH qui accompagnent dans les écoles les enfants en situation de handicap pour moins de 700 € par mois, sans aucune formation sérieuse, précaires des précaires, non reconnues, sans statut. On est touché par les AVS (assistantes de vie sociale) qui sont payées une misère pour les soins quotidiens, (toilettes, repas, ménage...) aux personnes malades, handicapées, ou tout simplement âgées qui attendent ce moment d’intimité, d’humanité, souvent le seul de la journée et qu’elles n’auront pas le temps de donner… en 30 minutes !
Toutes ont fait le choix du soin, du lien, et clament leur souffrance de ne pouvoir exercer humainement leur travail, calibré, minuté, mal payé, méprisé parce que, disent-elles, ce sont des métiers « de femmes ».
Ruffin se met en scène, et montre l’impuissance et l’impasse du cadre institutionnel qui est le sien, puisque tous les articles de la loi seront rejetés. Il met en scène à la fin un parlement imaginaire des femmes, qui nous fait vibrer lorsqu’elles entament le chant féministe « Debout ! », mais il ne montre pas la seule chose qui fera avancer leur cause, leurs luttes, à l’image des femmes de ménage de l’hôtel Ibis, ou de l’organisation et des grèves des AESH.