«Fermeture de bureaux de poste, dégradation du service rendu aux usagers, mal être au travail… Tels sont les effets de la politique de « performance » menée depuis près de dix ans à La Poste. Au nom de quels intérêts ce service public emblématique est-il passé sous statut privé en 2010 ? Pourquoi la consultation nationale organisée en octobre 2009 contre la privatisation est-elle restée lettre morte en dépit de son succès populaire ? Comment l’engagement de l’opérateur postal dans un marché européen totalement ouvert à la concurrence a-t-il provoqué une crise sociale majeure et un ensemble de drames humains au sein de l’entreprise ? » Voilà ce que l’on peut lire en quatrième de couverture de ce petit livre instructif.
Les réponses ont à voir avec un débat qui va constituer l’actualité des semaines à venir, la construction européenne, (ultra)libérale. Celle-ci met au centre le principe de « concurrence libre et non faussée » incompatible avec le principe de service public universel égalitaire. Aussi il n’est pas surprenant que l’on ait réservé à la « consultation nationale sur la privatisation de la Poste » organisé en octobre 2009 le même sort que celui du référendum sur le Traité constitutionnel européen de 2005 : la poubelle ! Lorsque « les élites », de gauche comme de droite, communient sur le même credo libéral, le vote n’est pas d’un grand poids. Le démantèlement des PTT initié sous la « gauche » (ministre Quilès), poursuivi sans relâche depuis, avec la complicité de personnalités du monde syndical (rapport Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT), s’est fait au détriment du service rendu au public, au détriment des salariéEs de La Poste et de Orange pour les télécommunications, transformées en entreprises commerciales au bénéfice de quelques actionnaires. Le Capital exige sa livre de chair, au nom de la modernité, et le suicide au travail n’est-il pas devenu « une mode » selon un PDG d’Orange ! Ainsi va la barbarie capitaliste.
JPP