Publié le Mardi 20 février 2018 à 23h15.

Exposition : « César, la rétrospective »

Au Centre Pompidou. Du 12 décembre 2017 au 31 mars 2018, 11 h-21 h (fermé le mardi). Tarif plein : 14 euros – Tarif réduit : 11 euros. 

Depuis le 28 novembre 2017, le Pouce de César, sculpture de bronze de 6 mètres de hauteur représentant « l’autoportrait » du pouce de l’artiste, est installé sur le parvis de Beaubourg, avant son départ pour New York. Vingt ans après le décès de l’artiste, le Centre Pompidou rend hommage au sculpteur César, dans une grande rétrospective, qui réunit une centaine d’œuvres venues du monde entier.

Baldaccini César, né à Marseille, arrive à Paris en 1944. Il devient membre du mouvement des Nouveaux Réalistes de 1960 et est notamment connu pour avoir réalisé des œuvres  dans l’espace public : le Pouce, le Centaure (qui reproduit les traits de son visage, exposé place Michel-Debré) et dont une reproduction orne sa sépulture, la Vénus (à Villetaneuse), les Championnes, tour de voitures compressées visibles à la fondation Cartier de Jouy-en-Josas,  et bien évidemment sa compression la plus célèbre, celle des trophées du cinéma français, qui porte son nom. 

Bien qu’artiste renommé, César n’avait jamais été exposé à Beaubourg. L’exposition donne à voir des cycles méconnus, comme ceux des premières « Vénus », des « enveloppages » de sculptures, de la « Suite milanaise ».

L’exposition est organisée sur cinq espaces.

Fers soudés

L’Esturgeon, spectaculaire fer forgé et soudé ouvre la visite. Est ici traitée la période pendant laquelle, largement influencé par Giacometti, Picasso, Gonzalez, Germaine Richier, César utilisera ferraille et fragments et déchets de métaux, qu’il soudera, pliera et mettra en mouvement pour nous montrer un bestiaire, des figures humaines, Vénus…

Dans le même temps, apparaitront des réalisations plus abstraites : ailes, plaques et grands panneaux reliefs à partir de carrosseries accidentées.

Compressions

César va chercher sa matière première chez les ferrailleurs, rapporte cuivre ou aluminium pour les intégrer dans une sculpture. Ces blocs de plaques et ces rubans de cuivre deviendront ses premières Compressions. 

Il découvre chez un ferrailleur une presse capable d’engloutir une voiture entière et présentera au Salon de Mai trois voitures compressées, provoquant l’incompréhension d’une grande partie du public.

Il réalisera ensuite des « compressions dirigées » pour lesquelles il choisira les couleurs et les formes des matériaux. Viendront ensuite les « compressions murales ».

La Suite milanaise, quinze coques de voitures peintes de couleur monochrome, ferme le parcours.

Empreintes humaines

César découvre dans l’atelier d’un jeune artiste un pantographe permettant d’agrandir les sculptures. Est exposée, bien entendu, la célèbre empreinte de son pouce réalisée en utilisant des résines synthétiques et agrandie à 45 cm de hauteur dans une couleur orange. Il sera décliné dans plusieurs matières et dans plusieurs tailles. Le moulage du sein d’une danseuse du Crazy Horse, agrandi en résine, est accroché ou posé au sol lorsqu’il est de taille trop importante.

Expansions

Technique qui utilise la mousse de polyuréthane que César verse plus ou moins vite en intervenant sur la direction et la forme. 

Les premières expansions sont relativement fragiles, et les premières réalisations sont éphémères. Plus tard, César mettra au point une technique permettant de durcir la surface qui pourra être poncée, laquée, vernie.

Enveloppages

Œuvres peu connues, qui font suite aux compressions transparentes des années 1970. 

Des feuilles de Plexiglas sont couchées dans les tiroirs d’une étuve, puis au moment où elles sont suffisamment souples, sont « sorties et pliées dans une matrice construite spécialement et dont le couvercle, s’enfonce de manière à plier les feuilles ». Des trous placés dans le châssis permettent d’envoyer de l’air pour accélérer le refroidissement du Plexiglas. César y insère des objets de la vie courante : machine à écrire, téléphone, chaussures, outils, ventilateur…

L’occasion de découvrir des aspects méconnus de l’œuvre d’un artiste que nous pensons parfois connaître parfaitement.

Sylvie Tridon