Au Louvre Lens jusqu’au 6 octobre
Jusqu’au XVIIIe siècle, la forme dominante de la représentation de la guerre visait à exalter l’héroïsme. Le caractère atroce des guerres napoléoniennes amorce un tournant. La guerre est alors de plus en plus représentée sous toutes ses faces : soldats désorientés, ruines, cadavres amoncelés après la bataille et enfin victimes civiles. L’exposition décrit cette évolution de manière chronologique à travers une vingtaine de conflits, des guerres napoléoniennes à la guerre de Bosnie en passant par les Première et Seconde Guerres mondiales mais aussi la guerre d’Algérie et celle du Vietnam.
450 œuvres sont présentées sur tous les supports : peinture, sculpture, dessin, gravure, photographie, cinéma, vidéo, image d’Épinal, presse, affiche, objet, etc. Avec un arbitraire total, on peut retenir particulièrement les productions de Hartung et de Yan Pei-Ming à partir des Désastres de la guerre de Goya ; un tableau d’Horace Vernet de 1838 qui représente des soldats français aux yeux exorbités lors de la conquête de l’Algérie ; une photographie de la ville de Lens en 1918 réduite à un tas de décombres ; 14-18 représenté par une séquence hallucinante du film d’Abel Gance J’accuse. Pour ce qui est la guerre d’Algérie, on voit le Grand tableau antifasciste collectif, œuvre collective exposée au printemps 1961 à Milan. Censurée par les autorités italiennes, elle ne sera rendue à ses propriétaires qu’en 1987 ! Enfin, est présente la barbarie des viols de la guerre en Bosnie.
Certaines des notations historiques sont contestables ou un peu plates mais c’est une exposition à voir. On ne saurait trop conseiller d’utiliser les audioguides (gratuits) : les commentaires sont généralement intéressants et fort utiles à la compréhension de certaines œuvres.
Henri Wilno