Musée Guimet, Paris, jusqu’au 1er mars
Plus « civilisée » que celle de faire égorger tous leurs familiers pour qu’ils les accompagnent dans l’au-delà, la manie des princes de l’ancienne Chine de se faire enterrer avec des cortèges ou des régiments entiers de figurines substitutives a livré aux archéologues fouillant leurs tombes un large tableau de la civilisation des Han (206 avant J.-C. - 220 après J.-C.), telle du moins que les élites se la représentaient durant « l’essor de l’empire Céleste », sous-titre de l’exposition.
Animaux domestiques, guerriers, courtisans, musiciens, danseurs, joueurs munis de leurs dés à 18 faces, modèles réduits de charrue ou de grenier à étage, cette Chine antique en miniature plaira aux enfants, pourvu de les hisser à hauteur des vitrines. Dans ce bel ensemble venu des musées chinois, cinquantenaire des premières relations diplomatiques oblige, d’autres objets grandeur nature rappellent que cette Chine-là était plus ouverte qu’on ne croit (motifs ou objets issus de l’art des steppes, coquillages du Pacifique, textes venus d’Inde ou de Bactriane) et prospère déjà.
Gilles Bounoure