Publié le Mercredi 19 mai 2021 à 18h00.

La BD repart très fort

Il serait impossible de dénombrer le nombre de festivals, d’évènements petits et grands annulés, reportés ou repoussés mais le 9e art entend bien commencer à rattraper son retard.

Si la manifestation publique du festival d’Angoulême 2021 a été reportée puis annulée, l’exposition consacrée à Emmanuel Guibert, Grand Prix d’Angoulême 2020, ouvre enfin ses portes. Le Festival de Martel, qui se tiendra bien le dimanche 18 juillet, innove quant à lui avec la création d’une exposition de BD solidaire contre les violences faites aux femmes et conjugales en particulier. Concoctée pour novembre 2020 puis mars 2021, elle aura bien lieu fin mai.1

Emmanuel Guibert, en bonne compagnie au musée d’Angoulême

Emmanuel Guibert, Grand Prix 2020 du 47e Festival international de la Bande dessinée d’Angoulême va, avec presque un an de retard, enfin pouvoir être honoré. L’exposition ouvrira ses portes à partir du 19 mai jusqu’au 27 juin 2021 au musée des Beaux-Arts (devenu MAAM) dans la vieille ville d’Angoulême. On ne présente plus les œuvres de l’auteur, telles le Photographe, à propos du soutien humanitaire, sur le terrain, à la résistance en Afghanistan, ou la Guerre d’Alan, basée sur les souvenirs de son ami américain2. Emmanuel Guibert investit donc le musée d’Angoulême dans le cadre d’une exposition placée sous le signe de l’amitié. L’auteur excelle à mettre en scène l’intime, le quotidien parfois l’anecdotique avec une pudeur qui l’a fait consacrer par ses pairs en 2020 au cours d’un festival à nul autre pareil3. Les visiteurEs pourront découvrir une collection de dessins qui n’avaient jusqu’alors jamais été montrés au public. Carnets, peintures, gravures et lithographies révèleront un artiste qui ne cesse de se chercher et d’expérimenter.

Emmanuel Guibert a par ailleurs choisi de convier à la fête et au dialogue des amis peintres, sculpteurs, architectes ou encore musicienEs. Des œuvres de Cécile Reims, Ye Xin, Micheline Bousquet, Alain Keler ou Fiamma Luzzati seront ainsi dévoilées. Cinq semaines, c’est bien court mais l’exposition est attendue à l’étranger.

« Des dessins contre les maux » à Martel (Lot)

L’association « Les fêlés de BD » qui organise le festival BD de Martel, avait en 2019 soutenu financièrement l’édition de l’ouvrage le Seuil de Fanny Vella4, sur les relations toxiques à l’intérieur du couple. Puis l’idée était venue de consacrer une exposition aux violences conjugales s’adressant à̀ touTEs, enfants, ados, adultes, lecteurEs ou non lecteurEs. L’exposition a reçu le soutien de nombreux dessinateurEs et l’aimable participation de Katia Even, la dessinatrice pour enfants native de Limoges.

« Des dessins contre les maux » montre la violence, ses différentes formes, ses victimes et le climat d’insécurité qui en découle. Elle se présente sous la forme d’une exposition d’une trentaine de toiles bâchées de différents formats. 15 auteurEs- scénariste et/ou illustrateurEs de BD (album ou dessin de presse) ont participé : Lionel Brouck, Antoine Chereau, Christian Faure, Momo Géraud, Patrick Goulesque, Jiho, Dadou Kristof, Sophie Lambda, Marc Large, Kkrist Mirror, Marie Moinard, NITS, Fanny Vella, ZAD.

Elle sera inaugurée le samedi 29 mai au Palais de la Raymondie, dans la cité médiévale de Martel, puis devrait tourner dans de nombreux festivals BD régionaux. L’entrée sera gratuite.

  • 1. Autorisation préfectorale en cours pour l’ensemble
  • 2. Le Photographe, en trois volumes chez Dupuis ; La Guerre d’Alan, en trois volumes chez l’Association.
  • 3. Le festival 2020, outre son succès public, fut le cadre d’une contestation et d’une mobilisation anti-Macron tous azimuts. Voir les numéros de l’Anticapitaliste du début de l’année 2020.
  • 4. Le Seuil de Fanny Vella, aux éditions Big Pepper. 120 pages, 17 euros.