Publié le Jeudi 27 mai 2021 à 14h27.

La révolution du potager, de Béné

Éditions la Plage, 180 pages, 24,95 euros.

Béné se présente comme une militante écologiste radicale, libertaire et féministe. Pour elle, l’écologie est un combat, forcément anticapitaliste. Car même si les comportements et les actions individuelles ont leur importance, si nous voulons changer vraiment les choses, sauver la planète, vivre décemment, c’est bien le système économique actuel qui détruit tout, les droits sociaux et démocratiques comme l’environnement, qu’il faut transformer radicalement.

« Manuel d’écologie individuelle et collective »

Ce livre, très joliment présenté, avec des illustrations, dessins et photos couleurs, est un « manuel d’écologie individuelle et collective ». Il commence par une introduction qui explique la démarche, qui revendique une écologie sociale et politique. Puis, de manière militante, Béné démontre qu’on peut résister aux modes de consommation dominants et faire évoluer nos habitudes de vie en adéquation avec nos convictions.

Il n’est pas question de faire la morale. Tout le monde vit avec ses contradictions mais surtout en fonction de ce qu’il est possible de faire ou de mettre en pratique. Selon où nous vivons, selon nos revenus, selon la classe sociale, selon nos contraintes de vie au quotidien, il n’y a pas de règles absolues. On fait ce qu’on peut. Mais Béné veut faire réfléchir à pas mal de « petites » choses de la vie, de choix que nous pouvons faire dans nos activités.

Elle nous parle d’alimentation, de bio, de végétarisme, de véganisme, de protection animale, d’autonomie alimentaire… C’est là que le jardin et surtout le potager prennent toute leur importance. Pourquoi et comment, il y a l’intérêt et aussi le plaisir. Les chapitres se suivent ensuite pour expliquer ce qu’il est possible de faire pousser au fil des saisons, détaillent des recettes de cuisine, par légume ou par saison, donnent des conseils. Il y a des focus sur les engrais, la biodiversité, sur l’industrie des semences, sur l’artificialisation des sols. Il y a des portraits, des interviews de fermiers, jardiniers…

« Organisation et auto-défense collectives »

Le tout est original et même surprenant, avec des aspects très pratiques tout en restant très militant, très politique. La conclusion rappelle l’importance de résister, de ne pas se résigner : « La contestation politique est de plus en plus réprimée et le militantisme peut donc être très risqué, mais l’organisation et l’autodéfense collectives sont autant de moyens pour y faire face ». Béné cite entre autres Louise Michel et Angela Davis, reliant ainsi les combats écologistes, féministes, libertaires, anticapitalistes. Sans oublier une liste de références et de livres à consulter pour en apprendre plus.

Le livre est un outil utile car on y apprend beaucoup, il est agréable à lire, stimulant. Et si on a du temps, un peu d’espace, alors entre une manifestation et une réunion militante, pour notre bien-être et aussi pour se détendre un peu, occupons-nous d’un potager, ce n’est pas encore la révolution mais ça peut être un bon début.