Dargaud, 155 pages, 19 euros.
Traduite de l’allemand, cette BD de Bea Davies et Patrick Spät raconte la vie de Gregor Gog, jeune marin allemand enrôlé pour la guerre de 14-18. Mutiné et condamné en 1917, Gog sera libéré avec la révolution de 1918.
« L’auberge pour tous »
Contre la république des socio-démocrates « pantins du capital », Gog et ses amis fondent la Confrérie des vagabonds. Idéalisant la vie en marge, il milite pour la révolution, « l’auberge pour tous », contre le flicage d’État et les casques d’acier qui recrutent pour leurs milices. Au-delà de la personnalité de Gog, qui ira de l’anarchisme vers le stalinisme, la BD montre une époque de bouillonnement et tensions politiques, des années 1920 et 1930, qui nous est trop souvent montrée par le prisme de la défaite face au nazisme, une défaite qui n’était pas écrite d’avance.