Bande dessinée de Blanchard et Tanquerelle (dessin), de Bonneval et Vehlmann (scénario), Dupuis, 205 pages, 24 euros.
Le Prix René-Goscinny-Prix du scénario a pour vocation de mettre en lumière le travail de scénariste. Il contribue à la construction d’un statut de créateur à part entière d’univers et d’histoires. En collaboration avec le Festival d’Angoulême, il est attribué à unE scénariste de bande dessinée pour l’ensemble de son œuvre ou pour un album paru dans l’année dont il ou elle a été l’auteurE du scénario.
Bandits, policiers, militaires, journalistes…
Cette année, Gwen de Bonneval et Fabien Vehlmann, coscénaristes de la série le Dernier Atlas sont les heureux élus. À noter que leur album était déjà, à juste titre, sélectionné pour la compétition finale du Fauve d’or 20201.
À l’évidence, le scénario du Dernier Atlas cherche à faire bouger les lignes de la bande dessinée par le biais d’une odyssée uchronique2. Nous voilà plongés, quarante ans après, dans le contexte d’une guerre d’Algérie elle-même décalée d’une quinzaine d’années et des expériences nucléaires françaises dans le Sahara. Le « héros », Ismaël Tayeb, lieutenant d’un gang criminel, doit retrouver une pile nucléaire et pour cela remettre en marche en Inde un immense robot français : le dernier Atlas, surnommé Georges Sand. Au même moment, une journaliste, Françoise Halfort, ex-reporter de guerre, est confrontée dans le parc de Tassili à un phénomène écologique et sismique sans précédent, qui menace l’équilibre de la planète par la migration des oiseaux tandis qu’un assassinat lié à des magouilles immobilières en Asie est perpétré place Royale à Nantes. Bandits, policiers, militaires, journalistes et un mystérieux groupe de vieux savants convergent mais avec des intérêts bien différents. Trois épais volumes de plus de 200 pages : les scénaristes du Dernier Atlas ne manquent pas d’ambition ! Ils recevront officiellement leur prix le 1er février à Angoulême lors de la cérémonie de remise des Fauves.
Sylvain Chardon