Éditions Livre de Poche, 1996, 160 pages.
Dans ce petit roman publié en 1942, l’auteur des Raisins de la colère et d’À l’est d’Eden nous fait voyager dans le nord de l’Europe, dans un petit village qui connaît tout juste l’occupation nazie. S’ouvre alors une période nouvelle pour les habitantEs, pour le maire, pour le médecin. Une période où la vie paisible laisse place à la résistance : d’abord passive, puis concrète.
Incapacité pour une armée d’asservir un peuple dans le calme
Avec sa plume descriptive et précise, Steinbeck fait mouche pour pointer les limites de l’autoritarisme, mais surtout il démontre l’incapacité pour une armée d’occuper un pays et d’asservir un peuple dans le calme. Ici, des femmes et des hommes libres dans leurs têtes acceptent les sacrifices mais refusent de porter des chaînes. L’armée allemande est alors prise de doute. Le lecteur parvient à ressentir l’angoisse, la peur qui change de camp lorsque des personnes décident que, dorénavant, les choses vont changer.
Si l’on pense inévitablement à la Seconde Guerre mondiale, cette histoire a aussi des points communs avec les politiques de colonisation. On peut imaginer les mêmes ressorts — c’est-à-dire l’idée qu’un peuple occupé se bat toujours et qu’il n’y aura jamais de paix sans justice — pour parler de la résistance vietnamienne, algérienne, palestinienne et même aujourd’hui ukrainienne.
Il faut lire ou relire ce livre et le diffuser autour de nous pour rappeler que l’espoir est toujours permis — même face aux pires horreurs — du moment que l’on croit en ses convictions et que l’on se donne les moyens de se battre jusqu’au bout.