La politique d’austérité appliquée par le gouvernement fragilise un grand nombre de secteurs. Comme la santé, l’éducation ou l’industrie, la culture est touchée de plein fouet. Pour la deuxième année consécutive, son budget connaît une baisse significative (plus de 2 %) qui se répercute directement sur la qualité et le nombre de projets menés, tant dans le domaine artistique que dans le domaine socio-culturel.
À cela il faut ajouter la récente loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, dont l’une des conséquences pourrait être le désengagement de l’État en matière culturelle, via le démantèlement des DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Cela se ferait au profit des collectivités territoriales et notamment des métropoles, tel que le prévoit, par exemple, le projet Lyon Métropole porté par le maire socialiste Gérard Collomb. Outre les instrumentalisations de la culture à des fins électorales ou politiciennes, c’est la solidarité et l’égalité entre les territoires qui se trouvent directement menacées, avec cette délégation de compétences et la mise en concurrence des différentes métropoles. Enfin, la renégociation des annexes 8 et 10 du code de l’assurance chômage (relatives aux intermittentEs du spectacle) ne tranquillise pas la profession. Les propositions émises à ce sujet par le Sénat promettent une précarisation encore accrue de ces métiers et témoignent d’une profonde incompréhension de leur spécificité.
Des revendications en lien avec notre projet C’est dans ce cadre qu’un certain nombre de syndicats du secteur ont appelé, lundi 10 février, dans 13 villes de France, à une marche pour la culture. À Lyon, une assemblée générale a réuni 150 personnes dans l’amphithéâtre de l’Opéra. Outre l’analyse du contexte, ont été rappelées les différentes menaces en embuscade : disparition des scènes découvertes (dispositif spécifique à la ville de Lyon : réseau de petites scènes « tremplin » pour les jeunes compagnies), disparition des DRAC et recours de plus en plus récurent à des fonds privés (mécénat), transformation des structures artistiques et culturelles en EPCC (établissement public de coopération culturel) ou en établissements directement gérés par une collectivité territoriale... Avant de partir en marche jusqu’au siège du Parti socialiste où une délégation a été reçue, a été votée la création d’un Comité de liaison, pour faire le lien nationalement et centraliser les initiatives locales. Une seconde journée d’action est d’ores et déjà fixée au 12 mars prochain. Dans cette lutte, le NPA a un rôle important à jouer : mettre en perspective afin d’éviter les replis corporatistes, regarder ces problèmes spécifiques comme résultant également de la crise et des politiques d’austérité menées par le gouvernement, et articuler ces revendications avec notre projet anticapitaliste. Réunie à Lyon les 18 et 19 janvier dernier, la commission culture du NPA a mené une discussion sur ces sujets et sur notre nécessaire présence dans ces luttes. Il nous incombe, dans nos interventions, de ne pas en rester à la seule question immédiate, mais bien de poser la baisse du temps de travail et l’éradication de la précarité comme condition sine qua non à la mise en place d’une réelle politique culturelle.
Samaël Steiner