Andrea D’Atri, fondatrice du collectif féministe et révolutionnaire Pan y Rosas et auteure du livre Du Pain et des Roses. Appartenance de genre et antagonisme de classe sous le capitalisme, récemment traduit en français, était présente le 19 février à la librairie La Brèche.
Du Pain et des Roses aborde la lutte des femmes pour leur émancipation depuis la révolution française de 1789 jusqu’à nos jours, en montrant que son histoire est étroitement imbriquée au combat anticapitaliste de la classe ouvrière. Aujourd’hui, face aux attaques néolibérales qui dégradent les conditions de travail et de vie, en premier lieu des femmes dont le poids au sein du salariat exploité ne cesse de croître, il est urgent de mettre fin à la séparation qui dure depuis près de quarante ans entre mouvement ouvrier et mouvement féministe.
Cette présentation, organisée dans le cadre d’une tournée européenne de présentation de l’ouvrage, était suivie d’une réunion ouverte de la Commission Amérique latine du NPA, à laquelle ont participé 70 militantEs et sympathisantEs du NPA.
Andrea a notamment rappelé comment, en Argentine, des centaines de milliers de femmes sont descendues dans la rue, d’abord contre les violences faites aux femmes et les féminicides avec le mouvement « Ni una menos » (« Pas une de moins ») et son mot d’ordre « Vivas nos queremos » (« Nous nous voulons vivantes ») puis, l’année dernière, dans une mobilisation spectaculaire pour le droit à l’avortement. Malgré son caractère de masse, ce mouvement n’a pas abouti, le projet de loi ayant été rejeté au Sénat sous la pression de l’Église. Il a néanmoins permis aux femmes de gagner en confiance, a propagé auprès de nombreux travailleurEs l’idée qu’il faut « faire comme les femmes » en se mobilisant en masse et de façon indépendante, et motivé un secteur de la société pour exiger la séparation entre l’Église et l’État.
Du Pain et des Roses, Éditions Communard.e.s, 2019, 17 euros. Disponible à La Brèche.