Publié le Mercredi 5 janvier 2022 à 15h05.

Report du 49e Festival international d’Angoulême

Amateurs de BD grand public, romans graphiques ou manga, il faudra vous y faire, mais le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, initialement prévu du 27 au 30 janvier 2022, est reporté à « une période plus propice à son déroulement ».

La nouvelle date envisagée pourrait se situer à la période de fin mars/début avril. En 2021, le scénario avait été strictement identique et le festival n’avait finalement pas eu lieu du tout, et c’est une très mauvaise nouvelle pour les centaines de milliers d’amateurEs, pour les créateurEs, la production indépendante et la profession en général.

Une profession de plus en plus fragilisée

La décision s’imposait vu l’évolution fulgurante de la pandémie au cours de ces dernières semaines et l’annonce gouvernementale du lundi 27 décembre instaurant des jauges inacceptables pour un festival qui draine des centaines de milliers de visiteurs sur trois jours. À cette contrainte s’ajoutait, une nouvelle fois, d’autres contingences liées aux différentEs acteurEs et publics participant au festival, notamment internationaux.

Ce nouveau report d’un festival vivant, qui permet à une grande majorité de créateurEs de se retrouver, va une nouvelle fois laisser les mains libres aux investisseurs financiers et grosses maisons d’édition pour promouvoir la BD qui rapporte à court terme, au détriment de la qualité et des conditions de travail des créateurEs. C’est encore plus consternant car cette 49e édition devait enfin consacrer le métier de scénariste notamment avec une grande exposition.

La période très tardive à laquelle cette obligation de report survient va engendrer des frais énormes pour le festival lui-même. La ministre de la Culture et de la Communication, Roselyne Bachelot, a promis de compenser ces pertes. En partie ou totalement ? Pouvons-nous lui faire confiance ?

Maigre consolation, les expositions en gare se déploient

Comme l’année passée, sur le modèle de ce qui se fait à Angoulême, la plupart des grandes gares de France (une trentaine au total) auront droit à des expositions BD en janvier. Expositions emblématiques pour commencer, en raison de leur appartenance au patrimoine de la BD revisité par des auteurs contemporains (les mythiques Corto Maltese, Goldorak ou le Marsupilami) ou par le regard porté sur des sujets historiques (la Résistance au féminin) ou des enjeux sociétaux. D’autres expositions feront place à l’actualité comme les récits dédiés aux plus jeunes tels que « Bergères guerrières », odyssée d’une jeune héroïne, et « Lettres perdues », une aventure qui réunit monde des humains et monde des animaux, ou « Un jour dans la nuit », dont l’action se déroule sur fond d’une pandémie semblable à celle dans laquelle nous vivons aujourd’hui1.

D’autres expositions suivront en janvier, qui mettront plus particulièrement en avant les 83 livres composant les sélections officielles de la 49e édition du festival, ce qui devrait permettre de refléter la richesse et la diversité des styles graphiques et narratifs qu’offre aujourd’hui la bande dessinée.

Voilà de quoi patienter en sachant que tous ces albums sont disponibles en librairie, et peut-être dans les infâmes « Points Relais » de nos gares. À vérifier quand même.