Publié le Samedi 28 mai 2016 à 12h39.

Irlande 1916 : L’insurrection de Pâques, au-delà du mythe

Depuis cent ans, l’insurrection républicaine irlandaise (du 24 au 30 avril 2016 à Dublin) donne lieu à diverses interprétations plus ou moins malveillantes : du sacrifice sanglant au putsch raté, en passant par une escarmouche inutile. Or, ce soulèvement armé en pleine guerre mondiale ne prend sa signification que si on l’englobe dans une période révolutionnaire qui s’étend en Irlande sur plus de dix ans, de 1912 à 1923, et que si l’on tient compte de l’environnement international d’alors.

Bien peu de personnes à l’époque comprirent que les premiers coups de feu qui résonnèrent à Dublin le 24 avril 1916 sonnaient en fait le glas de l’empire britannique. La presse de l’époque ne nota qu’une tentative de sédition ratée, qui plus est, fomentée par l’Allemagne. Or cet événement s’est inscrit dans un contexte très ancien.

 

Un pays colonisé

Depuis plusieurs siècles, l’Irlande sauvagement conquise et colonisée par son voisin anglais tentait de retrouver son indépendance. Soulèvements armés et luttes politiques alternaient selon les époques, sans plus de succès les uns que les autres. Si, depuis 17981 et tout au long du 19e siècle, le recours régulier à la lutte armée échoua, la lutte parlementaire des députés irlandais à Westminster aboutit à un projet d’autonomie interne dans le cadre du Royaume-Uni : le Home Rule [autonomie de gouvernement]. En effet, l’obstruction systématique du parlement de Westminster par les députés irlandais, sous la direction de Charles Parnell, poussa le premier ministre libéral Gladstone à adhérer à ce vieux projet d’Isaac Butt. Celui-ci, un conservateur protestant, s’était rallié à l’idée qu’un parlement irlandais était la meilleure solution pour régler les affaires domestiques irlandaises.2

Ce projet fut violemment combattu par les Conservateurs et une partie du Parti libéral qui, en recevant le soutien de l’ Ulster Loyalist Anti-Repeal Union [Union des loyalistes de l’Ulster anti-abrogation], eurent l’idée de jouer la carte orangiste, c’est-à-dire de se servir du loyalisme nord-irlandais pour contrer leurs adversaires.

En effet, la conquête de l’Irlande avait conduit à un développement différencié dans la province d’Ulster, au nord du pays. Dans la plus grande partie de l’île, une fois la conquête achevée, la plupart des terres furent acquises par des aventuriers qui n’en attendaient qu’un profit immédiat, pressurant la paysannerie autant que possible et la laissant dans un état de misère noire, tant de fois décrite par les voyageurs au 19e siècle. L’Ulster fut la dernière partie de l’île à être (durement) conquise. Pour s’assurer de sa pacification définitive, la couronne anglaise eut recours à une politique d’implantations : sur les terres d’où les Irlandais avaient été expulsés, des fermiers anglais ou écossais établirent des colonies de peuplement afin de consolider la conquête et d’éviter toute nouvelle insurrection.

Or les propriétaires terriens ne pouvaient soumettre cette paysannerie à une exploitation identique à celles des indigènes du Sud, sous peine de voir le projet colonial échouer. Des garanties et avantages octroyés aux fermiers, connus comme « la coutume d’Ulster », permirent une relative prospérité et le développement d’activités annexes comme la culture et le tissage du lin. Cela servit de base, à la fin des guerres napoléoniennes, à l’industrie du lin qui connut une immense prospérité. Belfast, avec ses dizaines d’immenses filatures, était connue comme la Linenopolis [cité du lin] de l’Irlande. La ville connut aussi un spectaculaire essor industriel, à partir de 1850, avec la création de chantiers navals et d’industries annexes. Un développement unique en Irlande, qui était un prolongement, parfaitement intégré au marché britannique, de celui des grands centres industriels d’Angleterre et d’Ecosse.

Dans le reste de l’Irlande, les industries naissantes se trouvaient en concurrence avec celles de Grande-Bretagne, et donc envisageaient l’autonomie dans le cadre de l’Empire (Home Rule) comme moyen de se protéger par le biais de diverses taxes d’importation.

 

Une révolte conservatrice

Au delà des aspects économiques, la physionomie politique irlandaise était toujours tributaire de la colonisation, bien que cette dernière fût déjà ancienne. Dans le nord-est de l’île, les opposants au Home Rule surent profiter de l’existence d’un courant fondamentaliste protestant et conservateur, dont l’Ordre d’Orange3 était l’expression publique la plus achevée, pour mobiliser le « peuple protestant », ceux dont les ancêtres avaient colonisé la région. En comparant le Home Rule au Rome Rule, c’est-à-dire en utilisant la peur de perdre les libertés religieuses dans un Etat catholique, et en amalgamant l’appartenance religieuse au débat politique, ils réussirent à entretenir et développer le sectarisme religieux et communautaire.

Bien qu’il ne manquât pas de voix dissonantes pour contester l’hégémonie unioniste, cette dernière réussit à créer un mouvement de masse qui ne cessa de grandir au fil des temps. Le premier projet de Home Rule datait de 1886, le second de 1893, et en 1912 le troisième projet, bien que repoussé par la chambre des Lords, était simplement retardé de deux ans, le veto de cette institution monarchique n’étant plus absolu. L’imminence du « danger » conduisit les tenants de l’Union à organiser d’immenses rassemblements et de véritables milices armées pour s’opposer au Home Rule. L’Ulster Volunteer Force [UVF, Force volontaire de l’Ulster] regroupa 100 000 hommes et femmes bénéficiant, à partir de 1914, d’un armement moderne en provenance d’Allemagne. Outre le soutien des Tories [conservateurs] anglais, cette sédition reçut aussi celui de la caste des officiers britanniques en Irlande, qui menacèrent de démissionner en masse plutôt que de devoir marcher contre l’UVF si on le leur demandait.

 

Le réveil républicain

Ces événements eurent forcément un retentissement dans le reste du pays. En réponse les nationalistes formèrent au grand jour, en 1913, une autre milice : les Irish Volunteers [Volontaires irlandais]. Les constitutionnalistes du Parti Irlandais adhérèrent en masse à cette organisation, créée au départ à l’initiative de l’IRB4, qu’ils contrôlèrent ensuite largement. Toutefois, contrairement à l’UVF, ils ne bénéficièrent pas en juillet 1914 de la mansuétude de certains militaires pour recevoir leur armement, lui aussi en provenance d’Allemagne. A cela vint s’ajouter l’Irish Citizen Army [ICA, Armée citoyenne irlandaise] du syndicaliste révolutionnaire James Connolly, formée depuis peu à partir des groupes d’auto-défense ouvrière créés lors de la grande grève de Dublin, en 1913, pour faire face aux attaques policières et à celles des jaunes.

Cette grève de six mois (accompagnée d’un lock-out) avait été soutenue par une partie de l’intelligentsia dublinoise : Patrick Pearse, chantre du renouveau celtique, la comtesse Markievicz, militante suffragette socialiste, fondatrice des Na Fianna Éireann (scouts nationalistes irlandais) ainsi que le poète Yeats. La question sociale, malgré la défaite de la grève, s’invitait aux cotés de la question nationale sur la scène politique. Cet épisode permit aussi de constater qu’une partie du mouvement nationaliste (le Sinn Fein d’Arthur Griffith en particulier) était hostile au mouvement ouvrier.

Dès 1913, les unionistes proposèrent que la province d’Ulster soit tenue à l’écart du Home Rule : refus des nationalistes comme du gouvernement britannique. En mai 1914, le gouvernement proposa que la province soit autorisée à rester en dehors pour une durée de six ans : refus des unionistes. La situation semblait bloquée et la guerre civile imminente. Le 4 août, la Grande-Bretagne déclara la guerre à l’Allemagne. Le 18 septembre, le gouvernement instaura le Home Rule en Irlande, mais suspendit son application jusqu’à la fin des hostilités.

 

Première Guerre mondiale

L’aile modérée des Irish Volunteers, par la voix du député John Redmond, se joignit à l’Union sacrée pour engager les Irlandais aux cotés du gouvernement anglais dans ce qui était présenté comme une guerre pour le droit des nations à disposer d’elles-mêmes. A l’opposé, la minorité des Volunteers influencée par l’IRB refusa un tel soutien et les partisans de l’ICA apposèrent cette banderole sur le bâtiment de la maison des syndicats : « nous ne servons ni le Roi ni le Kaiser, mais l’Irlande ».

Tous espéraient alors que « les difficultés de l’Angleterre seraient la chance de l’Irlande » et espéraient tirer avantage de cette situation pour faire avancer la cause nationale irlandaise. Ils avaient d’autant moins de scrupules que, dès la déclaration de guerre et une fois la promesse de Home Rule reportée, la Grande-Bretagne incorpora la milice « rebelle » UVF en bloc au sein de l’armée britannique, dans la 36e division d’Ulster5, tandis qu’elle éparpilla les Irish Volunteers dans tous les régiments, en leur interdisant tout signe distinctif. Quant à Edward Carson, qui avait pris la tête de la sédition unioniste, n’avait pas hésité à rechercher le soutien de l’Allemagne et avait conduit l’Irlande au bord de la guerre civile, il fut nommé en 1915 attorney-général [conseiller juridique officiel de la Couronne et du gouvernement] pour l’Angleterre et le Pays de Galles, avant de rejoindre le cabinet de guerre en tant que premier Lord de l’Amirauté.

Pour James Connolly, la partition prévisible de l’Irlande ne pouvait amener que deux régimes conservateurs dans chaque partie de l’île, et compromettre toute avancée sociale dans l’ensemble du pays. C’est autant en militant internationaliste qu’en défenseur de l’indépendance irlandaise qu’il envisagea alors une insurrection. L’agitation contre la conscription obligatoire rencontra un certain écho en Irlande dès 1915. Les mêmes événements secouèrent la région de Glasgow, où son ami républicain socialiste écossais, John Maclean, militait contre la guerre et la conscription, et où le Comité des travailleurs de la Clyde menait une agitation sociale et politique. Tout semblait alors indiquer qu’il était concevable de transformer la guerre impérialiste en révolution nationale et socialiste. C’est dans cette optique que Connolly mit en place des entrainements militaires conjoints entre l’ICA et les Irish Volunteers, et prit contact avec le conseil militaire de l’IRB au sein duquel il fut coopté en janvier 1916, en vue du soulèvement prévu pour Pâques.

 

Vers l’insurrection

Dans le cadre des préparatifs, la mission de Roger Casement, un irlandais protestant qui avait rejoint la cause républicaine, était d’importance. Bien qu’il n’eût pas réussi à créer une brigade irlandaise parmi ses compatriotes prisonniers dans les camps allemands, il avait pu obtenir un important chargement d’armes et de munitions pour la rébellion. Mais, alors qu’il rejoignait l’Irlande à bord d’un sous-marin allemand, il fut capturé le 21 avril. Le bateau convoyant l’armement, après avoir attendu en vain sa venue dans la baie de Tralee, se saborda alors qu’il était encerclé par la marine britannique (en fait ce bateau, selon les ordres de l’IRB, n’aurait dû approcher des côtes irlandaises qu’après le début de l’insurrection).

Le 22 avril, un dirigeant des Irish Volunteers opposé au soulèvement, Eoin MacNeill, annula par voix de presse toutes les manœuvres prévues pour Pâques, en semant alors la confusion dans les rangs républicains. La date du soulèvement fut néanmoins maintenue et le lundi 24 avril, les Volontaires et l’ICA, désormais réunis au sein de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), prirent position en divers points de Dublin. La République fut proclamée devant la Grande Poste, qui devint le quartier général du gouvernement provisoire, tandis que divers détachements prirent position en une dizaine d’autres points stratégiques. Outre les contre-ordres de Mac Neill, qui privèrent les insurgés d’au moins 1000 combattants, certains échecs, comme celui qui entrava la prise de contrôle du « château » (l’administration centrale britannique) et celle du central téléphonique, fragilisèrent l’entreprise dès le départ.

Au-delà de la capitale, hormis Galway, Ashbourne (comté de Meath) et Enniscorthy, il y eut peu de combats significatifs. Mais un peu partout, les Volontaires se réunirent et se mirent en marche, sans combattre, y compris dans le Nord. La réaction britannique fut extrêmement violente : l’utilisation de l’artillerie en plein centre de Dublin, réduite à un champ de ruines, visait autant à en finir rapidement qu’à terroriser la population. Le samedi 29 avril, « afin d’arrêter le massacre d’une population sans défense », Patrick Pearse et le gouvernement provisoire se rendirent sans condition et ordonnèrent de déposer les armes.

En fait, à part le quartier général de la Grande Poste, tous les autres édifices restèrent entre les mains de l’IRA. L’exemple des Volontaires (tous très jeunes) regroupés à l’intérieur du Mendicity Institute et qui bloquèrent l’armée anglaise pendant plus de trois jours, causant de gros dommages aux Britanniques sans subir de pertes équivalentes, montre que l’affaire n’avait pas été envisagée à la légère et que l’insurrection avait de réelles capacités militaires. La « semaine sanglante » coûta la vie de 116 soldats britanniques, 16 policiers et 318 « rebelles » ou civils. Il y eut plus de 2000 blessés dans la population.

La répression fut immédiate. Plus de 3000 hommes et 79 femmes furent arrêtés, dont 1480 internés dans des camps en Angleterre et au Pays de Galles. 90 peines de mort furent prononcées, et 15 exécutées dont celles des sept signataires de la proclamation d’indépendance. La légende se construisit aussitôt autour des dernières minutes des fusillés (Plunket qui se maria quelques heures avant son exécution, Connolly blessé et fusillé sur une chaise…). Le poète W.B. Yeats exprima si bien cet instant où tout bascule :

« Je l’écris en faisant rimer

Les noms de

Mac Donagh et Mac Bride

Et Connolly et Pearse

Maintenant et dans les jours à venir

Partout où le vert sera arboré

Tout est changé, totalement changé

Une terrible beauté est née. »6

 

Quelle analyse de l’insurrection ?

Au-delà du retournement de l’opinion publique en faveur des insurgés, suite aux représailles, les questionnements et les anathèmes fleurirent. Si les condamnations des sociaux-démocrates englués dans l’Union sacrée ne furent pas une surprise, il est intéressant de noter qu’un des commentaires les plus lucides fut écrit de Suisse par Lénine.

Dans un texte célèbre, il note tout ce que la guerre a « révélé du point de vue du mouvement des nations opprimées », évoque les mutineries et les révoltes à Singapour, en Annam [partie centrale du Vietnam] et au Cameroun, qui démontrent que « des foyers d’insurrections nationales, surgies en liaison avec la crise de l’impérialisme, se sont allumés à la fois dans les colonies et en Europe ». Il replace donc, fort justement, Pâques 1916 dans le contexte international de « crise de l’impérialisme » dont le conflit mondial est l’illustration éclatante. Il fustige ceux qui qualifient l’insurrection de « putsch petit-bourgeois » comme faisant preuve d’un « doctrinarisme et d’un pédantisme monstrueux ».

Après avoir rappelé « les siècles d’existence » et le caractère « de masse du mouvement national irlandais », il note qu’au côté de la petite-bourgeoisie urbaine « une partie des ouvriers » avait participé au combat. « Quiconque qualifie de putsch pareille insurrection est, ou bien le pire des réactionnaires, ou bien un doctrinaire absolument incapable de se représenter la révolution sociale comme un phénomène vivant. La lutte des nations opprimées en Europe, capable d’en arriver à des insurrections et à des combats de rues, à la violation de la discipline de fer de l’armée et à l’état de siège, "aggravera la crise révolutionnaire en Europe" infiniment plus qu’un soulèvement de bien plus grande envergure dans une colonie lointaine. A force égale, le coup porté au pouvoir de la bourgeoisie impérialiste anglaise par l’insurrection en Irlande a une importance politique cent fois plus grande que s’il avait été porté en Asie ou en Afrique. » Et de conclure que « le malheur des Irlandais est qu’ils se sont insurgés dans un moment inopportun, alors que l’insurrection du prolétariat européen n’était pas encore mûre ».7

Il ne s’agit pas de citer Lénine comme un oracle, mais de noter que dans son analyse, à chaud, il situe clairement la rébellion irlandaise comme une « lutte anti-impérialiste » du point de vue de la lutte des classes internationale et de la révolution mondiale. Il n’est pas inutile de rappeler qu’à la même époque, il finit la rédaction de L’impérialisme, stade suprême du capitalisme.

C’est ce qui sera à nouveau souligné lors du second congrès de la 3e Internationale, en juillet/août 1920, où la question irlandaise fut discutée dans le cadre de la question coloniale et des mouvements d’émancipation des pays opprimés (en présence de deux Irlandais dont Roddy Connolly, le fils de James Connolly).8

En Irlande, la mythologie mise en place autour de l’insurrection de Pâques 1916 gomma toute référence au contexte international. Les tenants du « sacrifice consenti pour réveiller la nation » (avec le message sous-jacent que ce n’était plus un exemple à suivre) n’entendaient pas courir le risque de réveiller la question sociale en parlant d’anti-impérialisme. Au lendemain de la défaite et alors que l’opinion publique prenait fait et cause pour les révolutionnaires exécutés, ce fut le parti Sinn Fein, qui n’avait eut aucune responsabilité dans le soulèvement, qui remporta les élections en 1918 et devint le symbole de la lutte pour l’indépendance. Le Parti parlementaire irlandais, déconsidéré, ne joua plus de rôle important dans le nouveau processus politique qui s’amorçait. Toutefois sa capacité de nuisance se révéla redoutable, quelques années plus tard, quand plusieurs de ses membres rejoignirent les partisans de la partition du pays et appuyèrent leur démarche contre-révolutionnaire.

Il a été aussi beaucoup question de la mauvaise stratégie militaire des insurgés. Le maintien de l’insurrection malgré les événements contraires reposait sur le fait que les autorités britanniques, au courant des préparatifs, auraient de toute façon procédé à une répression massive. Car initier une rébellion en temps de guerre, avec le soutien et la coopération de l’ennemi, ne laissait que peu de chances aux promoteurs du projet. La prise de différents points stratégiques dans la ville ainsi que des principales routes se concevait dans le dessein d’attendre les colonnes d’insurgés censées converger vers Dublin. Pour mater la rébellion, il fallut l’envoi de 20 000 soldats. La férocité des combats, avec l’usage intensif de l’artillerie dans le centre très peuplé de la capitale, traduisait à la fois un mépris colonial pour les indigènes en révolte et la volonté d’en finir au plus vite de crainte que la rébellion ne s’étende. Quoiqu’il en soit, certains historiens estiment que « cette aventure » fut « la plus sérieuse brèche dans les remparts de l’empire britannique depuis la défaite de Yorktown en 1781 » face aux insurgés américains.9

 

Dominique Foulon  

 

Pour aller plus loin

Irish Marxist Review, vol 4 number 17, 2015 (articles téléchargeables en ligne)

Roger Faligot, James Connolly et le mouvement révolutionnaire irlandais, Editions Terre de Brume, 1997.

Dominique Foulon, Pour Dieu et l’Ulster : Histoire des Protestants d’Irlande du Nord,  Editions Terre de Brume, 1997.

  • 1. En 1798, la création du mouvement des Irlandais Unis, influencé par la Révolution française de 1789, tenta un soulèvement armé avec l’appui (tardif) du gouvernement français. Créé en particulier par des presbytériens, ce mouvement est à la base du républicanisme irlandais.
  • 2. Le parlement irlandais avait été aboli en 1800 à la suite de l’Acte d’union entre la Grande-Bretagne et l’Irlande.
  • 3. Confrérie politico-religieuse à caractère maçonnique dont la profession de foi se base sur la défense de la religion réformée, le souvenir de la Glorieuse Révolution de 1689 et le maintien de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Son nom fait référence au roi Guillaume d’Orange, vainqueur du roi catholique Jacques II en 1690.
  • 4. Irish Republican Brotherhood, Fraternité irlandaise républicaine, société secrète nationaliste et révolutionnaire, héritière du Mouvement Fénian du 19e siècle.
  • 5. La 36e division d’Ulster sera massacrée lors de la bataille de la Somme en juillet 1916.
  • 6. Il existe plusieurs versions de la traduction du poème de Yeats, « A terrible beauty ».
  • 7. Ce texte de Lénine publié en juillet 1916, « Bilan d’une discussion sur le droit des nations à disposer d’elles-mêmes », est accessible sur le site marxists.org : https ://www.marxists.org/francai…
  • 8. Les Cahiers du Cermtri n° 127, décembre 2007, « Irlande : le mouvement national, le mouvement ouvrier et l’Internationale communiste, 1913-1941 ».
  • 9. Piers Brendon, «The Decline and Fall of the British Empire. 1781-1997 », cité par Kieran Allen, « The 1916 Rising : Myth and Reality », Irish Marxist Review, vol 4 number 17 (2015).