Jeudi 7 mai, veille de la commémoration de la répression sanglante du 8 mai 1945 à Sétif et Guelma, le comité des 17/18e arrondissements de Paris a reçu 25 personnes pour un café-débat sur les héritages de la guerre d’Algérie.
Le débat s’est ouvert sur deux court-métrages de René Vautier. Figure de la lutte anticoloniale, auteur d’Avoir 20 ans dans les Aurès, cet ancien résistant devenu par la suite combattant du FLN s’est éteint au mois de janvier. Techniquement si simple (1971) met en scène le discours déculpabilisé d’un appelé qui a participé au minage de l’Algérie et les Trois cousins (1970) évoque les difficultés rencontrées par trois Algériens venus s’installer en France. Ces films articulent ainsi deux aspects de la notion d’héritage : la mémoire de la guerre en France et ses répercussions sur la vie des ressortissants algériens.
Constatant que les tabous – dont la position de la gauche française – qui entourent cette guerre participent des difficultés qui empêchent sa fin symbolique, nous avons notamment débattu de la pertinence qu’aurait aujourd’hui une tentative de réparation mémorielle de la part des institutions françaises. Nous avons également discuté de la continuité des méthodes et des institutions policières entre la Brigade Nord-Africaine d’hier et la BAC d’aujourd’hui, la persistance des discriminations (à l’embauche, à l’obtention de visa, de logement, etc.) et la perpétuation du racisme anti-maghrébin via l’islamophobie, comme autant d’héritages de la guerre et de la colonisation.