«Hollande veut du sang ? Il en aura ! Nous vivons dans une dictature » déclarait Frigide Barjot tandis que Christine Boutin évoquait purement et simplement « une situation de guerre civile », après le vote par le Sénat du projet de loi sur le mariage pour toutes et tous. Tout au long du week-end dernier, la mouvance qui se prétend « le printemps français », bien triste et ridicule printemps où se mêlent les cathos intégristes, le GUD et autres groupuscules de voyous, se sont mobilisés au nom de l'homophobie, étalant ainsi leur misère morale et intellectuelle. Et les lâches agressions verbales ou physiques envers les homosexuels se sont multipliées. Habités sans doute par leur « mission divine » et dépassés par leur propre succès auprès des bas-fonds réactionnaires de cette société, Barjot et ses amis s'engouffrent dans une escalade en jouant des difficultés politiques d'un gouvernement discrédité tant par sa politique que par ses mensonges.
Une stratégie des tensions initiée par une droite qui cherche à sortir de son propre discrédit et tire les ficelles. Jean-François Copé s'est mis au diapason jouant les sainte-nitouche pour condamner « les violences et les dérives » tout en les encourageant. Il dénonce le gouvernement qui « prend une grave responsabilité en ayant systématiquement méprisé le débat avec les Français et en faisant ce coup de force parlementaire qui conduit forcément à aggraver les tensions ». Il voudrait se faire le fédérateur des mécontentements : « Je demande formellement aujourd'hui à Jean-Marc Ayrault d'entendre la colère des Français, de suspendre la discussion de ce texte sur le mariage pour tous et de ne s'occuper que d'une seule chose, la lutte contre le chômage. » Il reprend à son compte la politique de Marine Le Pen qui attend en embuscade pour récolter les fruits semés par l'UMP…
Il y a urgence à ce que les travailleurs interviennent tant sur le terrain social que politique, avec leurs propres armes, pour construire une opposition à ce gouvernement et balayer les réacs de droite ou d'extrême droite, leurs pires ennemis, pour conquérir de nouveaux droits démocratiques et sociaux.
Yvan Lemaitre