Publié le Jeudi 7 mars 2019 à 10h35.

16 mars : la révolte globale sera antiraciste

Ici, les affiches du nouveau film de Netflix sont partout sur les murs : « Paris est à nous ». D’autres affiches ont commencé à se multiplier, ainsi que des stickers, avec la date du 16 mars. Celles-ci appellent à la Marche des solidarités.

Le 16 mars, Paris sera effectivement à nous, parcouru en tous sens par des dizaines de milliers de manifestantEs ! 

À Paris des cortèges de la Marche pour le climat, nourris par la journée internationale de grève des jeunes de la veille, convergeront vers la place de la République. Des Gilets jaunes de toute la France viendront dans la capitale pour une « journée décisive » au lendemain de la fin du « Grand débat ». L’appel tourne aussi à l’international. Et la Marche des solidarités manifestera à partir de la place de la Madeleine, regroupant des cortèges venus d’Argenteuil, Aulnay-sous-Bois, Persan, Saint-Denis, Alfortville, Montreuil mais aussi de Rennes et des quartiers de Paris, de la Goutte-d’Or et de La Chapelle, de Belleville, Ménilmontant et Père-Lachaise, des foyers du 13e, derrière les familles de victimes des violences policières et les collectifs de sans-papiers.

Mobilisation nationale et internationale 

Paris sera ce jour-là l’épicentre d’une mobilisation à la fois nationale et internationale. Des manifestations de Gilets jaunes auront lieu partout en France, mais aussi des Marches des solidarités locales comme à Lyon, Grenoble ou Montpellier. Et des manifestations contre le racisme et contre le fascisme auront lieu à Athènes, à Londres, ­Berlin, Vienne…

Ce sera donc, de fait, jour de révolte globale. Et la détermination, la visibilité et le nombre de la Marche des solidarités, au sein de cette journée, pourrait faire que, pour une fois, la lutte contre les violences policières et contre le racisme, la solidarité avec les quartiers populaires et avec les sans-papiers, soit partie intégrante du combat social et climatique.

Il ne s’agit pas seulement d’une opportunité de calendrier mais aussi de la cristallisation de la dynamique créée par le mouvement. « Fin du monde, fins de mois, même combat » proclamait déjà la dernière Marche pour le climat en décembre. Des connexions se sont établies entre Gilets jaunes et quartiers populaires notamment dans la lutte contre la répression.

Acte commun

Ce sera aussi le fruit des combats menés au sein de chaque mouvement. Des Gilets jaunes prendront la parole dans la Marche des solidarités et dans la Marche pour le climat, des représentantEs de la Marche pour le climat interviendront dans la Marche des solidarités et inversement.

Ce 16 mars, à 15 h, fruit de ces convergences, un appel est lancé par la Marche des solidarités, la Marche pour le climat et des Gilets jaunes à ce que tout s’arrête pour un Acte commun, quel que soit l’endroit de Paris – en espérant que cet appel sera repris ailleurs – et quel que soit le cortège. Tous et toutes, ensemble, nous mettrons un genou à terre, comme les footballeurs américains protestant contre les violences policières et contre Trump, et nous lèverons le poing en l’air.

À l’heure où nous écrivons nous ne savons pas quelles mesures et quel dispositif prendra le pouvoir, pour tenter de nous diviser en bons et mauvais manifestantEs, pour tenter de nous interdire de manifester, pour intimider et dissuader. Mais notre détermination et notre unité seront nos armes pour lui faire, encore, échec.

Trois jours avant l’appel à la grève du 19 mars, la journée du 16 mars se présente déjà comme une opportunité gigantesque dans la lutte pour la justice, sociale et climatique, pour l’égalité des droits, contre la répression, contre le monde des Macron, Trump et Salvini. Ne reste plus qu’à tout faire pour que l’opportunité soit saisie.

Denis Godard