Après Imane Boun, blogueuse étudiante voilée assimilée au terrorisme par une journaliste du Figaro avec le soutien du ministre de l’Intérieur, c’est au tour de Maryam Pougetoux, vice-présidente de l’UNEF d’être au cœur d’une tornade réactionnaire initiée par le gouvernement.
Alors que Maryam Pougetoux était présente à l’Assemblée nationale dans le cadre d’une commission d’enquête relative à la situation sanitaire et la jeunesse, Anne-Christine Lang, une députée LREM, s’est octroyée le droit de déblatérer des propos haineux à son encontre, pour la simple raison qu’elle est musulmane et qu’elle portait le hijab, quittant la salle suivie de plusieurs députés LR. Cette représentante du parti au pouvoir est un nouvel exemple de la politique brutale du gouvernement à l’égard des populations de confession musulmane ou identifiées comme telles.
Instrumentalisation de la laïcité et du féminisme
Loin d’être des dérapages de la part de quelques politiques isolés, c’est en réalité l’incarnation du projet de loi sur les « séparatismes » initié par Gérald Darmanin et Marlène Schiappa. Un duo des plus féministes puisque l’un est accusé de viol tandis que l’autre est connue pour ses prises de position islamophobes et racistes sous couvert de féminisme.
Encore une fois, c’est au nom d’une « laïcité » dévoyée et des droits des femmes que les vrais « provocateurs » justifient l’exclusion d’une représentante syndicale de l’Assemblée nationale, réduisent une blogueuse à son voile, excluent les femmes musulmanes des piscines, des plages et des écoles. Nous refusons que la lutte pour les droits des femmes soit instrumentalisée par le gouvernement et leurs alliés à des fins racistes, nationalistes et islamophobes. Avec ce gouvernement, et les précédents, ce sont les femmes musulmanes, les femmes racisées, qui sont les plus discriminées et exploitées.
Face à cette offensive réactionnaire contre les musulmanEs, il est urgent de réagir et se mobiliser massivement et de façon unitaire. En ce sens, tout silence est coupable et la défense de la laïcité, qui n’a rien à voir avec l’exclusion, ne peut servir de caution à ces attaques odieuses.