« Nous sommes là pour dire que l'islamophobie est un racisme » a déclaré la représentante du comité MRAP 19e lors du rassemblement organisé ce samedi 18 mai à Paris par le collectif Mamans toutes Égales (MTE).Aux côtés d'associations musulmanes (CMF, PSM…) appelant les MusulmanEs à « sortir des mosquées pour défendre leurs droits contre les attaques islamophobes et à participer aux luttes sociales », 200 personnes se sont rassemblées : féministes (8 mars pour TouTEs, TumulTueuses, Féministes pour l'égalité…), LGBTI (Pink Bloc, Act Up-Paris), syndicalistes (Solidaires, STRASS) et militantEs de gauche. La représentante de l'Union des Juifs français pour la paix a rappelé les conséquences dramatiques pour toute la société de la discrimination des Juifs dans les années 30 et 40 en Europe.
Offensive réactionnaireAprès le témoignage d'une des mères de Montreuil militant au collectif MTE, les féministes ont dénoncé la dimension à la fois sexiste et raciste des attaques qui touchent en premier lieu les femmes. La représentante de Solidaires a déclaré que plutôt que de préparer une loi permettant aux patrons de licencier des femmes portant le foulard, une politique féministe consisterait à imposer l'égalité, notamment salariale.L'intervention de Sarah Benichou du NPA a été une des plus applaudies : « Les mobilisations contre le mariage pour touTEs ont renforcé tous les réactionnaires et les fascistes y étaient a l'initiative. On est passé des discours aux agressions physiques. Or ce sont les mêmes qui attaquent les bars gays et qui attaquent les mosquées ou profanent les cimetières. » Elle a dénoncé la politique du PS au gouvernement qui a prolongé la politique raciste de Sarkozy contre les Roms et les sans-papiers et le nouveau projet de loi qui « non seulement est raciste en excluant les femmes musulmanes du travail mais qui donne plus de pouvoir aux patrons pour licencier ».Représentant les minoritaires du Front de gauche contre l'islamophobie, Laurent Lévy a aussi pris la parole. Enfin, MTE a fait le constat que les luttes avaient permis de sensibiliser de plus en plus largement sur la question de l'islamophobie, mais pas encore de construire une mobilisation à la hauteur. D'où la nécessité de construire un front large pour mobiliser la communauté musulmane, les quartiers populaires et des courants plus importants de la gauche. Une assemblée générale a été appelée pour le dimanche 26 mai à Montreuil.
Denis Godard