Publié le Vendredi 23 mars 2018 à 08h21.

Migrant-E-s : À l’université Paris 8, deux mois d’occupation

Depuis le 30 janvier 2018, des locaux du bâtiment A de l’université Paris 8-Saint-Denis sont occupés par des réfugiés et des soutiens étudiants, personnels et extérieurs. 

Cette action de solidarité revendique la liberté de circulation et d’installation pour touTEs, la fin des accords de Dublin, le retrait du projet de loi asile immigration, la régularisation collective et l’accès au logement pérenne. 

Contre le tri entre « bons » et « mauvais » migrants

Les occupants dénoncent les interventions impérialistes qui les ont amenés à s’exiler et à venir demander asile en France, ainsi que la politique de sélection migratoire, le tri entre « bons » et « mauvais » migrantEs à l’image du projet de loi asile-immigration qui veut, entre autres, réduire le délai de présentation de demande d’asile et doubler la période de rétention administrative de 45 à 90 jours, ou encore la Convention de Dublin qui impose aux réfugiéEs de ne pouvoir faire de demande d’asile que dans le pays par lequel ils sont entrés en Europe, contre leur choix. Seuls auront leur place ceux qui intéressent les grandes entreprises capitalistes, le projet de loi prévoyant aussi « la régularisation pour certaines catégories de salariés par des entreprises bénéficiant d’une reconnaissance particulière de l’État » (article 24).

Si l’université Paris 8 constitue aujourd’hui un point d’ancrage pour s’organiser contre ces attaques, cela est dû au rapport de forces qu’ont su imposer momentanément les occupantsE contre l’administration de l’université. L’évacuation musclée de la fac de Nantes le 7 mars montre que cette situation ne durera pas éternellement. Le mouvement devra donc vite se structurer nationalement afin de porter une voix unitaire avec les réfugiéEs occupant d’autres facs en France, et les travailleurEs sans-papiers d’Île-de-France en grève, et d’autre part se lier avec les mouvements des différents secteurs qui convergeront dans la rue le 22 mars 2018.

Wadir Lepoutch