Publié le Mercredi 8 juin 2022 à 10h14.

Radicalisation au collège ? « La Dépêche » déraille…

Fin mai, la Dépêche du Midi faisait un « buzz » en titrant un article « Radicalisation en milieu scolaire ». En lisant l’article, on comprenait rapidement que le titre n’avait rien à voir avec les faits décrits…

Un élève défie « l’autorité » de son prof et quitte le cours au prétexte du ramadan, suivi par ses copains, dont certains ne pratiquent d’ailleurs pas le ramadan... Ces faits se sont déroulés début avril. Les élèves ont été recadrés par leurs profs, l’incident est clos, comme le reconnaît lui-même l’auteur de l’article. Alors pourquoi sortir cet article et avec ce titre ? Qui a alerté la Dépêche ?

Tout faire pour vendre ?

Le même jour, les débats sur le burkini étaient relancés par des médias à l’affût de ce qui peut se passer dans les piscines grenobloises. Un mois plus tôt, 30 % des voix exprimées aux élections présidentielles étaient en faveur de candidatEs racistes et islamophobes, avec un Zemmour ouvertement propagandiste de la théorie du « Grand remplacement ». Il faut croire qu’à la Dépêche du Midi, on a pensé que produire un titre à sensation sur la radicalisation de jeunes collégiens pourrait être une bonne opération (commerciale ou politique ?). Et tant pis si le titre est mensonger, la machine fonctionne : le titre est rapidement repris, l’article cité dans des publications du Figaro, BFM, France 3, CNews, mais aussi bien sûr Valeurs actuelles et d’autres torchons numériques de la fachosphère. Un verre de plus dans l’océan de vomi où se baignent les militantes et militants fascistes avant de passer à l’acte. Merci la Dépêche !

Pourtant, si on veut faire des articles sur les collèges, les sujets ne manquent pas. L’explosion des effectifs en Haute-Garonne, avec des programmes de construction d’établissements scolaires nettement sous-évalués par le conseil départemental, tant du point de vue des nouvelles constructions que des rénovations de l’existant. Outre ces conditions matérielles, les effets combinés des crises sanitaires et des politiques de casse du service public d’éducation ont fortement dégradé les conditions d’apprentissage et de vie scolaire des collégiennes et collégiens, avec des effets sensibles sur leur santé psychologique notamment et le ­climat scolaire de manière générale !