Le 20 juin, 15 000 personnes ont défilé dans le quartier de Belleville à Paris, à l’appel de trois associations chinoises, dont Hui Ji, sur le thème « Sécurité pour tous - Solidarité avec les Chinois de Paris ». Initiative dont se sont désolidarisés le Mrap et la LDH. Des incidents ont éclaté en fin de journée, et une dizaine de personnes ont été arrêtées, dont un sans-papiers. Un millier de jeunes Chinois qui réclamaient la libération de leurs camarades ont été gazés aux lacrymos par les gardes mobiles. Leur colère a éclaté et plusieurs véhicules ont été renversés. On a alors assisté à un véritable lynchage : un groupe de jeunes Chinois a jeté à terre un gamin d’origine africaine, le frappant à coups de pieds et de poings. Quelques adultes sont intervenus pour protéger la victime. Étrange, cette manif pour la sécurité agressée par des « racailles », dont les organisateurs se volatilisent, laissant face à face manifestants et policiers. C’est à s’interroger sur les motivations des organisateurs, de même que sur la présence dans le cortège de personnalités UMP. Qui donc aurait intérêt à exacerber à Belleville les tensions communautaires ? Arrivés enfants en France, scolarisés ici, ces jeunes Chinois, à la différence de leurs parents, parlent français. Ils savent les humiliations endurées par leurs parents sans papiers de la part de certains policiers et fonctionnaires. On se souvient de la rafle devant l’école de la rue Rampal et de la mort de Chulan Zhang, défenestrée en 2007 en tentant de fuir les policiers venus lui remettre une convocation.