Avec Irandhir Santos, Gustavo Jahn et Maeve Jinkings. Sortie le 26 février.«La vie imite l’art », disait Oscar Wilde. Ou du moins l’art anticipe souvent des mouvements latents dans la société. C’est ainsi qu’en 2012, les Bruits de Recife dévoilait à l’écran les contradictions du Brésil-puissance de la période post-Lula, plusieurs mois avant que les manifestations de juin 2013 le fassent dans les rues. Au cœur d’un quartier aisé de Recife, les spectres d’une société restée profondément inégale et au passé esclavagiste fortement présent, hantent les personnages. Un patriarche et sa famille, propriétaires de tous les immeubles d’une rue ; son petit-fils, style « bon-bourgeois » ; une femme au foyer qui s’ennuie et fait du cannabis le moyen de s’échapper de son principal cauchemar : le chien de la voisine. D’un autre côté les bonnes et le concierge, des « esclaves modernes » au sens propre. Et une milice de vigiles privés qui font la loi, et une bonne partie de la trame du film. Le son très travaillé nous enveloppe d’un suspense continu, renforcé par les excellentes performances des acteurs, faisant du tout un film à ne pas manquer.
Daniela Cobet