De Lieve Joris, Actes Sud, 23,80 euros
C’est un livre de voyage, qui observe par le menu les échanges entre l’Afrique et la Chine. L’auteur connaît bien la République du Congo. Ce sont des connaissances africaines qui lui ouvrent le chemin de la Chine.
Certains liens entre le Rwanda, le Congo, le Nigeria, la Namibie, le Bénin et la Chine ne datent pas d’aujourd’hui. Cela est vrai tant pour le commerce que pour les échanges universitaires. Depuis la conférence de Bandung en 1955, la Chine s’est impliquée en Afrique dans les pays qui résistaient à la domination coloniale... Même si désormais le capitalisme chinois est à l’assaut de la planète.
Ce que l’on découvre au travers du récit de Lieve Joris, c’est l’arrière-cour du commerce mondial à Dubaï, au travers d’une négociante congolaise qui veille au chargement de son conteneur de produits chinois. C’est le port de Guanghzou (Canton), avec l’observation du quartier de Chocolate City où résident environ 20 000 Africains et des villageois chinois qui se sont transformés en citadins en une génération sans avoir intégré les codes.
C’est l’envers de la mondialisation, les préjugés réciproques : des Chinois se moquent d’un Africain qui leur répond en mandarin. L’intérêt du livre réside en une multitude d’anecdotes sociologiques observées en Chine et en Afrique.
Christine Schneider