Publié le Jeudi 19 janvier 2017 à 12h14.

Ariège : En attendant le procès du glyphosate...

Huit faucheuses et faucheurs volontaires ont été « auditionnéEs » mercredi 4 janvier dans diverses gendarmeries de l’Ariège.

Elles et ils avaient participé à une action de dégradation d’herbicides contenant du glyphosate dans deux grandes surfaces, simplement en les badigeonnant de peinture pour les rendre impropres à la vente. Les deux magasins ont ensuite porté plainte pour « dégradation ou détérioration volontaire d’un bien » et réclament 2 168,14 euros pour l’un et à 2 038,17 euros pour l’autre.

« Dispersez-vous ! »

Les faucheuses et faucheurs ont été « dispersés » sur tout le département. Les bureaux de la gendarmerie de Pamiers seraient trop petits, mais si l’un des prévenuEs habitant Foix a été convoqué à Foix, son voisin de Baulou était convoqué... à La Bastide-de-Sérou ! Et trois autres personnes, vivant près de La Bastide-de-Sérou, devaient se rendre à Pamiers. Un faucheur de Montferrier allait logiquement à Lavelanet, alors que le Laroquais (4 km de Lavelanet et même zone de brigade) se rendait à Mirepoix (à 15 km de Laroque) où il rejoignait une Dunoise !

Bien sûr, cette dispersion désordonnée était surtout faite pour éviter un rassemblement conséquent. Mais, tout comme le froid glacial, cela n’a pas empêché le soutien d’une soixantaine de personnes, souvent actives et chantantes, en particulier à Mirepoix.

Vers un procès ?

Les faucheuses et faucheurs ariégeois ont gardé le silence et ont reçu une convocation « devant le délégué du procureur en vue d’une médiation pénale ». Là aussi à des dates différentes : les 1er, 8 et 14 février.

L’assemblée des faucheuses et faucheurs volontaires décidera de la position à prendre vis-à-vis de cette convocation, car si procès il doit y avoir, ce sera celui du glyphosate et de tous les poisons que les grandes firmes distillent avec, malheureusement, des ­complicités actives ou passives.

Dans la Dépêche du 7 janvier dernier, un article évoquait un agriculteur atteint d’un cancer dû aux herbicides, et qui porte plainte contre Monsanto... Avec dans le même journal, une page entière de publicité pour un géant de la grande distribution qui affirme ne plus vendre de glyphosate ni autres produits nocifs !

Les faucheuses et faucheurs font donc œuvre utile en s’attaquant concrètement à ces poisons. Elles et ils mettent en pratique la très juste formule : « Nos vies, pas leurs profits ! » 

Correspondant