Ce 30 septembre, deux « faucheurs volontaires » ont comparu devant le tribunal de grande instance, mais c’est bien le procès du glyphosate qui a eu lieu...
Le 19 mars 2016 a eu lieu une action nationale des faucheurs volontaires contre les herbicides à base de glyphosate et pour dénoncer la toxicité des pesticides – du Roundup en particulier –leur distribution au grand public et l’inaction des pouvoirs publics, devant un problème majeur de santé publique et de dégradation de l’environnement. Ce jour-là, à Aubenas (sud Ardèche), les faucheurs volontaires ont neutralisé pacifiquement des bidons de désherbant dans trois magasins, dont deux ont porté plainte : Bricomarché et Gamm Vert.
Le glyphosate a été classé en 2015 comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), et de nombreuses études indépendantes abondent en ce sens. Voilà pourquoi les faucheurs volontaires sont passés à l’action, continuant à dénoncer par ailleurs un modèle agricole intensif et productiviste qui s’appuie largement sur ces béquilles chimiques. Ainsi, en France, 140 000 ha de tournesol et 20 000 ha de colza mutés, véritables éponges à pesticides, cultivés puis commercialisés sans étude d’innocuité et sans traçabilité.
« Arrêtons l’empoisonnement ! »
Il y a peu, la ministre de la Santé et d’autres personnalités politiques affichaient leur souhait de ne pas voir réautorisé le glyphosate... Mais ce n’est qu’un vœu, alors que ce procès a servi de tribune à de nombreux témoins pour que cela se transforme en résolution.
Après s’être réunis la veille à Aubenas pour une soirée festive et de témoignage, Julie et Sylvain, les deux mis en accusation, ont revendiqué leur désobéissance civile, ne se sont pas repentis et ont répondu qu’ils n’hésiteraient pas à recommencer d’autres actions de ce type. Accompagnés de plus de 300 manifestantEs, ils ont réclamé le retrait de la vente du glyphosate avec effet immédiat pour la vente aux particuliers, et demandé au juge et à la cour de Privas de saisir la Cour de justice européenne sur l’autorisation de l’utilisation du glyphosate en Europe.
« Arrêtons l’empoisonnement ! », pouvait-on lire sur les pancartes où s’exprimait également le refus de la fusion entre les deux empoisonneurs Bayer et Monsanto.
Le procureur de la république a réclamé 200 euros d’amende avec sursis. Le jugement sera rendu ce 4 novembre. Le combat continue...
Dominique Malvaud