Valls et Royal, en place dans leur théâtre de marionnettes, se sont répartis les rôles : lui la défense de l’emploi, elle, celle de l’environnement. Mise en scène rodée, show médiatique garanti. Hélas encore un bide !
Ces deux-là s’opposent à propos de la décision du préfet de région Paca d’autoriser la poursuite de la production d’alumine sur le site de Gardanne. L’exploitant Alteo avait jusqu’au 31 décembre 2015 pour cesser ce qui se fait depuis 50 ans : déverser dans la fosse marine de Cassidaigne, au cœur du parc naturel des calanques, des millions de tonnes de boues rouges polluées (métaux lourds, radioactivité) ! La technique utilisée pour extraire l’alumine de la bauxite (soude à très haute température, sous pression) ne laisse aucun doute sur les dégâts environnementaux et sanitaires.
Pour les autorités, pas de problème puisque Alteo a mis au point un procédé qui consiste à déshydrater les boues pour les stocker sur le site (toxiques en mer, elles ne le seraient plus sur terre ?) et ne rejeter en mer que les effluents liquides dont l’industriel promet d’améliorer la « qualité »... d’ici 2021 !
Le chantage à l’emploi polluant...
Coût de l’investissement : 30 millions d’euros. Que l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse en subventionne la moitié ne choque ni Royal ni Valls, ni même le député EELV François Michel Lambert. Tous unis pour défendre le « pollueur-payé » !
Ici comme ailleurs, l’argument de l’emploi brandi pour légitimer une activité polluante, donc nocive, ne doit pas nous faire perdre la boussole. Tant que les travailleurs ne détermineront pas quoi produire, n’exerceront pas de contrôle démocratique sur la production, pas question d’accepter de mettre nos vies en danger, de tuer à petit feu la faune et la flore, d’empoisonner l’air, les sols et les eaux.
Les mobilisations environnementales doivent intégrer la défense de l’emploi, la garantie des salaires et la reconversion des métiers pour agréger l’ensemble du monde du travail.
Commission nationale écologie