Dans le cadre de sa stratégie « 0 pollution », le « Pacte Vert » européen prévoyait de réviser le règlement REACH (Enregistrement, évaluation, autorisation des substances chimiques), en vigueur depuis 2007 pour sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques utilisées dans l’industrie européenne. La fable aura été de courte durée. La révision est reportée à fin 2023, autant dire que le lobby de la chimie a gagné puisque les élections européennes de 2024 rendent incertaine la révision par les nouveaux éluEs.
300 millions de tonnes de substances chimiques (12 000 substances) sont produites par an, par l’industrie, dans l’UE. 74 % de ces produits sont « dangereux pour la santé ou l’environnement » selon l’Agence européenne pour l’environnement. Un sur cinq est cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction. La plupart sont des perturbateurs endocriniens. C’est pour cela que la Commission européenne a présenté le 25 avril dernier un plan pour éliminer des milliers de substances les plus dangereuses pour la santé et l’environnement des produits de grande consommation d’ici 2030. On retrouve les phtalates, bisphénols, PVC, paraben, éthers de glycol et autres substances tueuses à peu près partout : biberons, jouets, tétines, emballages alimentaires, fournitures scolaires, produits d’entretien, vêtements, meubles, cosmétiques, peintures... De quoi empoisonner le vivant au quotidien.
Épaulé par le zélé Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, les industriels de la chimie ont réussi à faire repousser la révision du programme REACH en invoquant la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine qui menace les économies européenne. Plus cyniques, tu meurs !
Les industriels de la mort lente sont également parvenus à remettre en question le Pacte Vert agricole et la peu contraignante stratégie alimentaire de l’UE, « de la ferme à la fourchette », qui vise à atteindre 25 % de surface agricole en bio d’ici 2030 et à réduire de 50 % l’usage des pesticides, de 20 % l’usage des engrais azotés.
La France et l’Allemagne ont argué qu’il fallait au contraire augmenter les capacités de production, en raison de l’arrêt des importations de céréales d’Ukraine. Pas le moment de se passer de la chimie selon plusieurs gouvernements dont celui de Macron. Notre santé attendra.
Des irresponsables nous gouvernent : une seule solution, débarrassons-nous en !