Cela faisait trop longtemps que le mouvement pour le climat ne s’était pas retrouvé dans la rue. L’appel à une grève mondiale pour le climat les 19 et 20 mars a été lancé par Fridays For Future. En France, il a été relayé par Youth For Climate (YFC) et soutenu par de très nombreuses organisations, ONG, syndicats, partis... Les grèves hebdomadaires pour le climat étaient nées en février 2019 à l’initiative de Greta Thunberg.
Des manifestations ont eu lieu dans une quarantaine de villes en France. Le nombre des manifestantEs a varié de quelques centaines à quelques milliers. Comme partout dans le monde, les mobilisations sont moindres qu’en 2019, car il faut du temps pour reconstruire les liens, les réseaux, de l’énergie pour sortir de l’isolement et descendre dans la rue. Cependant ces premières marches sont encourageantes. En amont, la tribune d’appel « Marchons pour éviter le désastre social et climatique » faisait explicitement le lien entre justice sociale et climatique.
« La justice climatique est synonyme d’un changement social radical »
Si le confinement a mis un coup d’arrêt brutal aux marches et démonstrations de rue, la pandémie a mis en évidence le caractère totalement destructeur du système non seulement pour le climat mais aussi pour notre santé et pour tous les aspects de nos vies. Le lien est fait entre la politique criminelle d’inaction climatique du gouvernement et sa politique de destruction du service public de santé, sa politique inhumaine à l’égard de la jeunesse, sa politique autoritaire, raciste et ultra-répressive. Comme le dit un manifestant cité par Reporterre : « Il n’y a pas un combat plus important qu’un autre. Si on ne fait rien pour empêcher la catastrophe climatique, il y aura de plus en plus de précarité étudiante. Ce qui se passe en ce moment avec la pandémie est un avant-goût de ce qui pourrait se passer à l’avenir si on ne fait rien. ». Une porte parole de YFC en tire la conclusion logique : « La justice climatique est synonyme d’un changement social radical et donc d’une transformation en profondeur de notre société patriarcale et raciste ». Ces jeunes montrent la voie, on aimerait que l’ensemble du mouvement ouvrier soit aussi clairvoyant…
Cette convergence indispensable est une tendance internationale. Par exemple à Montréal, le mouvement porte quatre revendications intimement liées : « la décarbonisation d’ici 2030, le définancement de toutes les polices, la justice migratoire et la régularisation des sans-papiers et la reconnaissance de l’autodétermination des Premiers Peuples ».
Les marches des jeunes étaient une première étape. Dès dimanche 28 mars, nous devons nous retrouver massivement dans la rue. Ce rendez-vous a été fixé à la veille de l’ouverture du débat à l’Assemblée nationale sur la loi « climat et résilience ». Alors que le gouvernement s’est empêtré dans sa propre manœuvre, qu’il s’est complémentent discrédité sur le terrain de la lutte contre le changement climatique comme il l’est déjà sur le terrain social, sanitaire, démocratique…c’est le moment !