Publié le Lundi 18 mars 2019 à 14h52.

Climat : « La planète, vous la voulez bleue ou bien cuite ? »

Les marches pour le climat des 15 et 16 mars ont rassemblé des centaines de milliers de personnes dans plus de 2 000 villes du monde. Sur tous les continents, un même cri a fusé : « Il n’y a pas de planète B, il faut changer le système ! ». 

L’ampleur et la force des mobilisations sont à l’image de l’inaction des gouvernants : actifs dans la mise en scène des grandes déclarations pompeuses, à l’arrêt dès qu’il faut agir, car au service du capitalisme destructeur. Or, plus question de reporter les décisions qui s’imposent pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ! 

14 mars : plainte déposée contre l’État

Suite aux 2 millions de signatures de la pétition « l’Affaire du siècle » contre l’inaction de l’État français, quatre associations ont déposé plainte au tribunal administratif de Paris (Oxfam et Greenpeace France, Fondation Hulot, Notre Affaire à tous) pour que la justice oblige l’État à agir pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C. Action symbolique qui n’aura pas l’effet escompté, bien sûr, mais qui a l’intérêt de réunir les gens pour construire des mobilisations, et aussi pour réfléchir, discuter et élaborer d’autres projets de société.  

15 mars : quand je serai grande je veux être vivante ! 

Plus d’un million de jeunes scolarisés ont fait la « grève mondiale de l’école pour le climat », soutenus par leurs enseignantEs et leurs parents pour, dans le bruit et la gaieté des slogans, demander des comptes aux gouvernants et exiger des actes. Ces manifestations sont remarquables par la motivation et l'urgence qui animent les participantEs parfois extrêmement jeunes. Initié par Greta Thunberg en Suède, le mouvement s’amplifie. Au point que des politiques qui n’ont jamais rien fait ou des industriels qui tuent la planète se sont ridiculisés par leurs déclarations. La palme à Blanquer et de Rugy. L’un a trouvé « sympathique » la mobilisation des jeunes, même s’il aurait préféré qu’ils restent enfermés entre 4 murs, piégés dans les débats organisés dans leurs lycées, plutôt que d’aller défiler. L’autre, s’est fendu d’un tweet appelant tout le monde à entendre le message ! De Rugy a une bonne audition, et pourtant ne fait rien, relégué sur un strapontin ministériel. Les milliardaires, patrons de grandes firmes comme Pinault, milliardaire du luxe, Branson, patron de Virgin, ont brillé aussi par leurs remerciements soudains. Au bal des hypocrites, beaucoup n’ont pas fait banquette !

16 mars : les rues du monde ont résonné des mêmes cris

5e marche mondiale, et de plus en plus de manifestantEs battent le pavé, dans un large mouvement rassembleur.

En France, 350 000 personnes ont défilé dans 220 villes. Partout le même cri : « Changer le système, pas le climat ». Même si la sortie du capitalisme n’est pas revendiquée par l’ensemble du mouvement, loin de là, sa mise en cause s’élargit et ses effets destructeurs sont de plus en plus dénoncés. 

N'en déplaise à la campagne médiatique qui oppose « la belle marche climat pacifique » aux « Gilets jaunes casseurs criminels »,  de nombreux Gilets jaunes ont rejoint les cortèges « climat », comprenant que les revendications sociales et écologiques doivent être portées ensemble : « Fin du monde, fin du mois, même combat ». D’autres rendez-vous sont prévus. Le 19 avril, Alternatiba, Greenpeace… appellent ainsi à une journée de désobéissance civile pour « bloquer la République des pollueurs ». Puis, le 24 mai, une nouvelle initiative est programmée, comme des actions pendant le G7 de l’environnement à Metz. 

Le NPA appelle à participer massivement aux marches pour le climat et y défend un programme de mesures d’urgence1

  • 1. Voir le « 4 pages climat » du NPA, en ligne sur https://npa2009.org/agir…]. C’est par la combinaison des luttes pour la justice sociale et des luttes pour la sauvegarde de notre environnement que nous pourrons avancer, toutes et tous, ensemble, vers une société humaine débarrassée du capitalisme. Mobilisons-nous !

    Commission nationale écologie