Samedi 16 décembre après-midi, à l’initiative des associations Stop canal UTC (Université de technologie de Compiègne), du Collectif anti-canal des riverainEs, d’Attac et avec la participation de la FSU, s’est déroulé à Compiègne un rassemblement avec l’ouverture du Village de l’eau sur les bords de l’Oise.
Après le rassemblement, une manifestation a réuni 200 personnes avec de nombreuses étudiantEs. Une des banderoles affichait « IngénieurEs Anticapitalistes contre le canal ». Manif très festive, slogans, chansons, prises de parole. La protestation contre le projet inutile et destructeur de ce super canal a été très bien accueillie par une partie de la population puisqu’à la fin de la manif le nombre de manifestantEs tournait autour de 250.
Pourquoi cette manif ? Quelques chiffres en vrac :
– 107 kilomètres de liaison fluviale à creuser pour des bateaux de grand gabarit (187 mètres de long sur 11 de large). Les ponts actuels ne seront pas suffisamment hauts pour permettre le passage de ces barges à conteneurs qui pourront être empilés sur deux voire trois étages. Cette liaison fluviale sera un maillon de la liaison Seine-Escaut entre Paris et les ports de Rotterdam et Anvers.
– 78 millions de m3 de déblais, peut-être les plus grands travaux jamais réalisés en France. Il sera également nécessaire de creuser l’Oise pour augmenter son tirant d’eau.
– 30 millions de m3 d’eau dans le canal et son bassin réservoir type mégabassine (soit 56 fois le volume de la mégabassine de Sainte-Soline) amenant au pompage de la nappe phréatique en cas de sécheresse.
– 3 000 hectares de zones agricoles et naturelles détruites et volées, des pans entiers de la forêt de Compiègne détruits, plus de 180 espèces protégées qui risquent d’être détruites. Un bras de l’Oise sera rebouché. Des petites îles parsemant l’Oise seront détruites également.
– 5 millions de m3 de terre végétale excavée.
– Seuls 3 % du trafic routier seront transférables sur ce transport fluvial ; 40 % du trafic du canal viendra du rail !
– 5 milliards d’euros de financements publics. On peut se dire que cette somme va augmenter très vite.
– trois départements seront directement concernés : l’Oise, la Somme et le Nord.
Pour terminer, on peut dire que la démocratie a été largement piétinée à Compiègne et ses environs. Le canal a été déclaré d’utilité publique il y a plus de quinze ans sans que de nouvelles études aient été réalisées depuis. À cette époque, le projet MAGEO (mise au gabarit européen de l’Oise) a fait l’objet d’une enquête publique seules 105 habitantEs se sont expriméEs dont 27 y sont favorables, soit 0,026 % de soutien explicite de la population.