La question de l’accès à l’eau a été mise sur le devant de la scène grâce à la mobilisation extraordinaire organisée par le collectif Bassines non merci, les Soulèvements de la Terre, soutenue par de nombreuses organisations, contre son accaparement par l’agro-industrie. C’est maintenant la question de sa pollution qui surgit.
Le rapport de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) publié jeudi 6 avril révèle la présence dans l’eau destinée à la consommation humaine d’un produit de dégradation (métabolité) d’un fongicide commercialisé par Syngenta et interdit en Europe en 2019, le chlorothalonil, à des concentrations élevées.
Il s’agit des résultats d’une campagne de mesures pour détecter des composés chimiques pas ou peu recherchés lors des contrôles réguliers. Ce qui prouve une fois de plus qu’on ne trouve que ce qu’on cherche ! Entre le tiers et la moitié de la population serait concernée par la contamination par ces métabolites du chlorothalonil.
Dans le même temps, les résultats d’une étude commandée en février 2022 par Barbara Pompili alors ministre de la Transition écologique, sur les PFAS (per et polyfluoroalkylées) particulièrement persistants (surnommés polluants éternels) dans les sols, l’eau et certains organismes vivants, qui devaient être rendus publics en octobre 2022 sont toujours bloqués par Matignon.
Le chlorothalonil est classé comme cancérogène, la toxicité des PFAS est multiple : cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le système immunitaire…
L’empoisonnement de l’eau par diverses industries et par l’agriculture industrielle est une catastrophe et un scandale sanitaire auquel il faut ajouter les conséquences destructrices sur la biodiversité. Pourtant il n’y a pas un mot sur cette question dans le Plan « eau » présenté par Macron. Pire, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, grand ami de la FNSEA, se démène pour lever l’interdiction du S-métolachlore, un herbicide classé cancérogène suspecté responsable de la pollution quasi généralisée des nappes phréatiques.