Un appel à se mobiliser contre « des projets insensés auxquels il faudra les faire renoncer ».
Juste après le déconfinement, au printemps, une cinquantaine d’associations – Attac, le réseau Sortir du nucléaire, la Confédération paysanne, DAL Droit au logement, les Amis de la Terre, des syndicats – avaient répondu à l’appel de collectifs locaux à se mobiliser contre toutes les tentatives de « réintoxiquer le monde ». Une convergence pour s’opposer à ce que le monde refonctionne comme avant, parce que, malgré tout ce que la situation a de bouleversant, nos gouvernants n’en sont pas moins déterminés à relancer dès que possible tout ce qui empoisonne ce monde et nos vies. L’objectif : dresser localement les premiers relevés de ce qui ne doit pas redémarrer, de ce qui doit immédiatement cesser, en s’appuyant sur les luttes existantes, pour préparer une journée nationale de mobilisation, d’actions, de blocages d’usines toxiques, d’occupations de terres de chantier.
Des mobilisations partout
Lors d’un rassemblement à Notre-Dame-des-Landes, au mois d’août, le collectif ZADenVIES 2020 a tiré un premier bilan de ces actions. Le 17 juin, une soixantaine de mobilisations locales ont dessiné « une première cartographie post-confinement de sites de production destructeurs qui doivent s’arrêter, de sites naturels – forêts, zones humides, terres cultivables – qui ne doivent pas être artificialisés, de projets insensés auxquels il faudra les faire renoncer ». Face à ces menaces, de nombreux collectifs de citoyens et d’associations se battent pour préserver une forêt, une zone humide, un espace vert en ville…
Dans les Hautes-Pyrénées, le collectif Touche pas à ma forêt a réuni 2 500 personnes contre l’implantation d’une méga scierie du groupe industriel italien Florian. En s’opposant à ce projet, c’est une alternative à l’exploitation productiviste qui se dessine aussi. « Ici, le problème n’est pas de couper des arbres pour récolter le bois, expliquait alors un bûcheron qui manifestait, mais dans cette forêt, il s’agit de sacrifier des arbres matures et magnifiques pour un projet industriel »…
Près de Strasbourg, à Ensisheim (Haut-Rhin) on se mobilise contre l’implantation d’un entrepôt géant d’Amazon qui couvrirait plus de 15 hectares de terres agricoles, à l’image de ce qui se passe dans plusieurs territoires du Grand Est.
À Corcoué-sur-Logne (Loire Atlantique) 300 personnes ont manifesté contre un projet d’installation d’une méga usine de méthanisation.
Et l’on pourrait multiplier les exemples… Chaque département voit se développer ces oppositions à des projets industriels imposés.
« Nouvelle vague d’actions »
Parce que le plan de 100 milliards proposé par le gouvernement sera consacré essentiellement à relancer leur système économique, sans considération pour les enjeux environnementaux, ni pour les enjeux sociaux, près de 80 associations et syndicats ont renouvelé l’appel pour le 17 novembre.
Une place particulière est réservée aux liens avec les travailleurEs qui dépendent économiquement de ces secteurs de production et chantiers. Comme l’explique l’appel à une « nouvelle vague d’actions contre la réintoxication du monde » : « L’urgence sociale, c’est de penser avec elles et eux les mutations possibles des activités nécessitant un maintien des revenus et droits acquis, les réappropriations nécessaires des lieux de travail, ainsi que les rapports de forces à engager pour garantir des ressources pendant les périodes de transition. »
Mais, deuxième vague de Covid oblige, la journée du 17 novembre ne pourra avoir l’ampleur prévue. Le groupe de coordination donne rendez-vous le 17 d’un prochain mois possible et appelle tous les groupes impliqués dans la préparation du 17 novembre à rendre au moins visibles leurs cibles.