Les promesses, c’est comme le carbone ou les déchets nucléaires, quand cela devient trop gênant, on les enfouit. Et, en ce moment, le gouvernement creuse très profond, afin de vider les quelques promesses du Grenelle de l’environnement de leur contenu un tant soit peu écologiste.
Derniers exemples en date, les choix en matière de transport : l’augmentation des capacités routières de la France est bien confirmée, et une écoredevance sur les poids lourds pourrait être prélevée (admirez l’emploi du conditionnel), mais des mesures d’accompagnement, c’est-à-dire des exonérations de taxe, devraient être mises en place pour ne pas nuire à la sacro-sainte compétitivité. Bref, c’est la suppression du principe de taxe du transport routier de marchandises. Quant au malus sur les voitures les plus polluantes (plus de 250 grammes de CO2 par kilomètre parcouru), ou écovignette, qui faisait la fierté de Jean-Louis Borloo, elle sera tout bonnement abandonnée.
La crise financière a bon dos. En son nom, on ne touche pas aux fleurons industriels de la France. Que l’industrie automobile licencie ou qu’elle pollue, elle aura toujours les faveurs de nos gouvernants. Si les systèmes de taxes sont largement insuffisants – Total pourra toujours continuer à asservir les peuples et à détruire la planète, malgré une forte taxation de ses profits –, leur refus par le gouvernement est une marque supplémentaire de l’arnaque qu’a constituée le Grenelle, ce qu’aujourd’hui reconnaissent les dévots d’hier qui avaient cru voir en Sarkozy un nouveau géant vert.
Vincent Gay