Qu’il est loin le temps où Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo pouvaient parader en présentant le Grenelle de l’environnement comme la panacée en matière de politique écologique. Quelques mois ont suffi pour vider de tout contenu un projet déjà peu ambitieux à l’origine. Pour résumer, la loi Grenelle 2 permet aux décideurs de déroger à toutes contraintes environnementales. Un exemple parmi d’autres : le gouvernement s’engage dans la création de trames vertes (sur terre) et bleues (en mer) afin de préserver certains espaces et protéger la biodiversité. Mais les infrastructures routières et ferrées pourront ne pas être compatibles avec ces trames, et devront seulement les « prendre en compte ». PS, PCF, Verts ont voté contre, après avoir accepté la loi Grenelle 1.
En l’absence de mobilisations sociales et environnementales, laisser faire les élus UMP et les lobbyistes industriels ne pouvait qu’aboutir à un tel résultat. Mais la crise économique et sociale ne doit pas nous faire oublier que la crise écologique demeure et s’accentue, et que nos réponses anticapitalistes ne peuvent dissocier contextes social et environnemental.